Maladies cardiaques congénitales chez le chien

Les maladies cardiaques congénitales chez le chien

Les maladies cardiaques congénitales sont des malformations cardiaques présentes dès la naissance de l’animal. Elles touchent 0,5% des chiens en général, et atteignent un peu moins de 1% des chiens de race pure. Quelles sont ces malformations cardiaques, que provoquent-elles et comment peut on les traiter ?

 

Une maladie congénitale, signifie présente dès la naissance, mais elle n’est pas forcément héréditaire. Elle résulte d’un défaut de développement embryonnaire et peut donc être due à une infection, un toxique, un traumatisme pendant la gestation ou bien être transmise par un parent (héréditaire).

 

Quelles sont les principales maladies cardiaques congénitales chez le chien ?

Les malformations qui touchent les valves cardiaques

Les valves cardiaques peuvent être anormales par leur forme (trop étroite, malformée), par leur implantation (trop basse, trop haute) et elles peuvent alors empêcher que le coeur envoie correctement le flux sanguin dans les vaisseaux lorsqu’il se contracte.

  • La sténose pulmonaire est assez fréquente. La valve pulmonaire qui sépare le ventricule droit du tronc pulmonaire (le gros vaisseau qui sort du coeur en direction des poumons) est anormalement épaissie, fibreuse et diminue et gène le passage du sang. Le ventricule droit doit donc forcer anormalement pour expulser le sang du coeur et s’en suit une insuffisance cardiaque droite. Cela entraine les symptômes de fatigue à l’effort, syncopes, ascite (accumulation de liquide dans l’abdomen).
  • La sténose aortique est aussi relativement fréquente. Le rétrécissement est dans l’aorte qui part du ventricule gauche pour allez distribuer le sang à tous les autres organes du corps. Ce rétrécissement peut être du à une valve aortique malformée ou bien à une bride fibreuse sous-aortique. C’est donc le ventricule gauche qui doit forcer anormalement pour envoyer le sang vers la circulation générale, cela provoque une insuffisance cardiaque gauche. Les symptômes sont une fatigue à l’effort, des syncopes, et des complications comme l’oedème pulmonaire.
  • La dysplasie tricuspidienne touche la valve tricuspide (qui se situe entre l’oreillette et le ventricule droit). On observe généralement une dilatation de l’oreillette droite et du ventricule droit, des troubles du rythme cardiaque… Cette anomalie est plus rare.
  • La dysplasie mitrale touche la valve mitrale (qui se situe entre l’oreillette et le ventricule gauche), elle est aussi très rare.

Des communications anormales entre les cavités du coeur ou des vaisseaux sortant du coeur

  • La persistance du canal artériel est la 3ème anomalie la plus fréquente après les sténoses pulmonaire et aortique. Le canal artériel est une communication entre deux vaisseaux qui se referme normalement en 4 à 5 jours lorsque le petit nait et se met à respirer. Il permet de shunter l’envoi de sang au poumon tant que le foetus est dans l’uterus et reçoit le sang oxygéné par le placenta. Si le canal artériel persiste cela entraine une mauvaise oxygénation et donc une fatigue importante. Une insuffisance cardiaque se développe.
  • La communication inter-ventriculaire : il y a alors un trou dans la paroi entre les deux ventricules, qui fait communiquer le coeur droit avec le coeur gauche.
  • La communication inter-atriale

Des malformations plus complexes ou plusieurs malformations combinées

  • La tétralogie de Fallot associe 4 anomalies : une sténose pulmonaire, une communication inter-ventriculaire, une malposition de l’aorte et une hypertrophie du ventricule droit.
  • Le coeur triatrial

 

Comment peut-on traiter les maladies cardiaques congénitales chez le chien ?

Pour un diagnostic précis des ces malformations une échocardiographie avec doppler est indispensable. A l’auscultation on entend un souffle mais on ne peut pas dire de quelle malformation il s’agit sans l’imagerie.

Ces maladies cardiaques étant principalement des malformations, une correction chirurgicale est souvent nécessaire.

Toutefois l’intervention chirurgicale n’est pas toujours réalisable dans des conditions de coût abordable et parfois impossible techniquement… Dans tous les cas risquée.

Certaines malformations sont opérables et permettent une guérison après intervention (comme la persistance du canal artériel par exemple).

Le traitement médical est celui de l’insuffisance cardiaque si celle-ci est présente, c’est à dire des signes de décompensation du coeur : oedème, essoufflement, etc…

Bien entendu il faut limiter l’exercice physique des chiens touchés par ces malformations.