homme, chien et leadership

Relation homme-chien et leadership

La relation entre le chien et l’homme suscite de nombreuses questions et parfois plusieurs avis s’opposent : dominance/subordination ou leadership ? Comment se positionner pour vivre sereinement ? Quelles sont les dernières données d’étude sur cette relation nous permettant de vivre avec notre chien sans conflit et en le rendant heureux…

 

Le chien, le loup, la hiérarchie de dominance/subordination ?

Bien que descendant du loup, le chien est une espèce domestiquée. Ce processus de domestication a modifié le comportement du chien sauvage en sélectionnant sa capacité à se reposer sur la communication de l’homme : le chien a évolué et a adapté son comportement. Il a appris à s’informer et donc à vivre en décodant les signaux de l’homme.

La relation homme-chien telle que nous la connaissons est donc aujourd’hui très différente de la relation de l’homme avec des espèces non domestiquées comme le loup.

 

Les modèles connus de hiérarchie dans les groupes de loups observés à l’état sauvage ont permis pendant de nombreuses années d’établir les règles de hiérarchie à adopter avec son chien : votre famille étant la meute menée par un dominant…

Cette théorie est aujourd’hui bien remise en question et ce pour plusieurs raisons :

  • Il semblerait qu’au sein d’un groupe de plusieurs chiens, vivant sans l’homme, ces relations de dominance/subordination ne soient pas toujours observées.
  • L’homme et le chien sont deux espèces différentes et la hiérarchie de dominance/subordination ne peut se mettre en place qu’entre individus de la même espèce.

Toutefois attention ! Cela ne signifie pas que votre chien a tous les droits et que vous devez lui laisser faire tout ce qu’il veut.

Finalement les règles simples qui sont conseillées par les vétérinaires et éducateurs à savoir : distribuer le repas du chien après le votre, faire dormir le chien dans un panier qui lui soit propre dans un coin tranquille, être vous-même à l’initiative des contacts pour le jeu, la promenade, etc… restent toujours vraies et ne sont pas remises en question.

 

Un nouveau modèle de relation basée sur le leadership

Aujourd’hui pour évoquer la relation structurée entre l’homme et le chien on parle d’équilibre entre interactions ou de leadership. Ces théories sont basées sur la relation affine entre l’homme et son chien.

L’équilibre entre interactions part du principe que l’animal a une mémoire des interactions et que la qualité d’une relation dépend de la somme des interactions négatives, positives et neutres. Si cette somme est positive, c’est-à-dire s’il y a plus d’interactions positives que négatives, alors la relation avec le chien est bonne, le chien cherchera le contact avec l’homme. Si cette somme est négative par contre, la relation sera de mauvaise qualité et l’animal pourra présenter des comportements de peur voire d’agression.

Dans la théorie du leadership, l’homme se place en leader et « recrute » le chien pour l’amener à effectuer une action ou pour lui permettre d’accéder à une ressource. Pour l’aliment par exemple : c’est l’homme qui détient les croquettes et qui permet au chien d’accéder à cette ressource, il l’amène vers sa gamelle lorsqu’arrive l’heure du repas ou lui donne une friandise après un exercice demandé. Il s’agit donc plus de coopération associée à une relation d’affinité.

Face aux comportements inappropriés, par exemple un chien qui vient réclamer des caresses en sautant et en aboyant, si on applique le modèle de hiérarchie/subordination et qu’on repousse le chien, il s’agira d’une interaction dite agonistique et donc négative (le chien gardera celle-ci en mémoire). Par contre si l’on applique le modèle du leadership, il est conseillé d’ignorer le chien, de ne pas établir de contact visuel, le chien comprend donc qu’il n’obtient pas ce qu’il souhaite avec ce comportement, et dès qu’il s’assoit, on doit immédiatement aller le caresser. Résultat : pour demander des caresses le chien comprendra qu’il vaut mieux s’assoir à côté de son maître plutôt que de lui sauter dessus.

Le leadership est établi lorsque le propriétaire peut fixer des limites à son chien, en récompensant tous les comportements corrects et en n’attribuant aucune ressource lors de comportements indésirables. Ainsi on sélectionne uniquement les bons comportements.

 

En conclusion, il apparaît clairement qu’une bonne qualité de relation est souvent associée à des problèmes comportementaux rares.

Attention toutefois si votre chien présente beaucoup de comportements indésirables, si vous observez de réels troubles : agressivité, destructions, urines et déjections dans la maison, l’application de ce modèle seul peut ne pas suffire, il est alors conseillé de se faire aider d’un vétérinaire comportementaliste.