chat_gingivite

La gingivostomatite chez le chat

La bouche est le premier organe digestif : un chat qui ne mange pas a peut être une douleur dans la cavité buccale, il faut y penser ! Parmi les affections de cette cavité buccale, viennent en premier les gingivites, le complexe gingivite-stomatite. Souvent ces affections deviennent chroniques et sont très difficiles à gérer, d’autant plus que leurs conséquences sont graves dès lors que le chat refuse totalement de s’alimenter…

 

La gingivo-stomatite est une inflammation de la cavité buccale : gencives, arcs palatoglosses, pharynx, qui peut être sérieuse au point d’empêcher le chat de manger.

Les causes des gingivo-stomatites

Rappelons tout d’abord qu’avant l’apparition du tartre, il y a toujours de la plaque dentaire sur les dents et que ce sont les bactéries qui la transforment en tartre. La plaque dentaire est invisible mais peut être responsable d’une réaction immunitaire exacerbée entrainant une gingivite.

Des virus comme les calicivirus, et les herpesvirus sont aussi impliqués dans les gingivites. Lors de calicivirose des ulcères sont présents surtout dans la partie postérieure de la cavité buccale et sur ou sous la langue. L’action de ces virus peut être favorisée par une atteinte par le FIV (sida du chat) ou le FeLV (leucose).
Le rôle du calicivirus serait plus un rôle d’entretien de la maladie, son implication dans la genèse de celle-ci est discutée.

D’autres causes peuvent être responsables de gingivites chez le chat : des bactéries, des champignons, des problèmes métaboliques (insuffisance rénale par exemple), des allergies, etc…

 

Les symptômes de gingivo-stomatite

On observe une inflammation donc une rougeur associée à de la douleur, avec parfois des saignements.

Le chat ne mange plus ou peu, présente une dysphagie (difficulté à l’ingestion des aliments et/ou régurgitations associées), il est abattu, amaigri…

Des ulcères (parfois très impressionnants) peuvent apparaître surtout sur la langue, et on peut parfois noter un déchaussement dentaire.

 

Le diagnostic

Il est facile de reconnaître une gingivite ou une gingivo-stomatite, il est par contre beaucoup plus difficile d’en trouver la cause.

On peut faire un écouvillonnage des lésions pour rechercher les virus comme le calicivirus ou l’herpes par PCR. Il est toujours intéressant de faire une sérologie FIV et FeLV.

La cytologie peut être intéressante afin d’exclure une hypothèse cancéreuse.

 

Le traitement

La première chose à faire, étant donné que la cause première d’inflammation buccale est une réaction à la plaque dentaire, est un détartrage et polissage des dents afin d’éliminer la plaque dentaire et le tartre. Il faut ensuite veiller à ce que son chat ait une bonne hygiène bucco-dentaire pour prévenir la formation de plaque dentaire et de tartre (solution à mettre dans l’eau, poudre à mettre sur l’alimentation, brossage des dents, etc…).

Il y a une solution radicale et définitive (controversée) qui consiste à retirer toutes les dents en regard d’une inflammation sévère de la gencive, celles pour lesquelles on observe un déchaussement ou une résorption odontoclastique.

Un traitement antibiotique est préconisé parfois associé à un traitement anti-inflammatoire simple (AINS). Si l’inflammation ne diminue pas on peut éventuellement considérer les corticoïdes.

En cas de calicivirose ou si l’on est face à une gingivo-stomatite ne répondant ni au traitement médical classique ni aux extractions dentaires, un traitement par interféron peut être intéressant.

 

Quelques conseils

Lors des examens de routine, des vaccins annuels de votre chat, votre vétérinaire regarde généralement l’état de ses gencives et de ses dents en lui ouvrant la gueule. Ce geste n’est pas toujours facile, cela dépend de la collaboration de votre chat.

Dès le plus jeune âge, habituez votre chat à tous les soins nécessaires (brossage des dents, nettoyage des yeux et des oreilles, brossage, etc…).