Les chaleurs chez la chatte

Vous avez remarqué chez votre animal un changement de comportement soudain ? Miaulements répétés et amplifiés, hyper-affection, ou encore queue relevée ? Votre chatte est sûrement en chaleur, c’est-à-dire qu’elle est entrée dans sa période de reproduction. Processus naturel, il n’est cependant pas sans dangers… Dans cet article, vous trouverez tout ce qu’il y a à savoir sur les chaleurs, leur fonctionnement, leurs symptômes, mais aussi les risques qu’elles peuvent engendrer, et les solutions pour les soulager.

Comment savoir si une chatte est en chaleurs ?

Les symptômes à reconnaître

En période de chaleurs, la femelle présente un comportement inhabituel. Les symptômes, très facilement reconnaissables, vous orientent tout de suite vers le diagnostic énoncé :

• Excitation : elle ne tient plus en place.
• Affection exacerbée : elle vous demande beaucoup d’attention.
• Miaulements : plus nombreux, plus fort et plus rauques.
• Posture d’accouplement : croupe relevée et queue déviée.
• Frottements : contre les humains qu’elle affectionne, les meubles, les murs…
• Marquage urinaire : elle urine en dehors de sa litière.
• Perte d’appétit : votre chatte délaisse sa gamelle.

Contrairement à la femme ou à la chienne, chez qui l’ovulation est automatique à chaque cycle, l’ovulation de la chatte est quant à elle déclenchée par l’accouplement : on parle d’ovulation induite.

La chatte est ainsi constamment en recherche de coït (accouplement), afin de pouvoir ovuler, expliquant ses changements comportementaux et posturaux très marqués dont le but est d’attirer à tout prix l’attention d’un mâle…

NB : Certaines femelles présentent des cycles très discrets, sans symptômes notables : on parle de chaleurs silencieuses. Leurs causes sont diverses, mais un stress important pourrait être à l’origine de leur déclenchement.

Quand a lieu les chaleurs chez la chatte ?

Particularité des chattes : le polyoestrus saisonnier

De février à octobre, les chattes sont en polyoestrus saisonnier : elles ont plusieurs périodes de chaleurs, aussi appelées oestrus, permettant leur reproduction.

Avec l’arrivée de l’hiver, la photopériode, c’est-à-dire la durée de l’ensoleillement, diminue de jour en jour. Ce changement environnemental influence directement le fonctionnement corporel, et notamment la production de mélatonine, hormone qui se voit augmenter, et bloquer les centres de contrôle de la reproduction. L’anoestrus saisonnier correspond alors à un arrêt des chaleurs, une pause dans la reproduction, durant les jours les plus courts, généralement d’octobre à février.

Au contraire des mâles, fertiles tout au long de l’année, pour qui la reproduction n’est pas soumise aux lois des saisons, les femelles quant à elles n’acceptent l’accouplement qu’au moment de leurs chaleurs.

La saisons des amours est alors ouverte !

NB : L’anoestrus concerne la plupart des chattes, mais pas toutes. Chez les siamois par exemple : 60% des femelles ont leurs chaleurs tout au long de l’année, sans interruption hivernale.

Les premières chaleurs

L’arrivée des premières chaleurs, synonyme de maturité sexuelle, est très variable d’une chatte à une autre. En moyenne, la puberté est atteinte vers l’âge de 7 mois, mais cela peut aller de 4 à 12 mois.

Cet âge varie selon plusieurs critères :

• La croissance : un poids suffisant, c’est-à-dire d’environ 75% du poids adulte, est nécessaire au déclenchement des premières chaleurs.
• La photopériode : comme évoqué précédemment, la durée de l’ensoleillement journalier joue un rôle important sur l’arrivée des chaleurs au cours de l’année. Dans la nature, l’hiver est marqué par un anoestrus, bloquant temporairement les chaleurs. En appartement, les chattes sont particulièrement dépendantes de l’intensité lumineuse, aussi bien naturelle qu’artificielle : un environnement trop sombre, ou au contraire trop lumineux, impactera à terme leur cycle oestral.
• La date de naissance par rapport aux saisons : distinguons deux cas,

o Une chatte née au printemps n’atteindra le poids suffisant théorique de puberté qu’entre octobre et décembre, mais les jours trop courts décaleront cette puberté au printemps suivant… Elle aura donc entre 9 à 12 mois lors de ses premières chaleurs.

o Au contraire, une chatte née au début de l’automne pourra entrer en chaleur dès l’âge de 5 mois, en février lorsque les jours rallongent.

• La race : alors que les chaleurs sont plus tardives chez les persans, elles sont au contraire précoces chez les siamois, burmeses ou races orientales.

NB : L’atteinte de la maturité sexuelle peut survenir plus ou moins tôt chez certains individus. En règle générale, il est déconseillé de faire accoupler une chatte dès ses premières chaleurs, le corps et le comportement n’étant souvent pas encore assez matures pour accueillir une gestation sans risques.

A quelle fréquence ont lieu les chaleurs chez la chatte et combien de temps durent-elles ?

La durée des chaleurs, qui oscille le plus souvent entre 7 et 10 jours, ainsi que leur nombre au cours de l’année, varient en fonction d’un facteur : l’accouplement.

• Si la femelle est en compagnie de mâle(s) durant ses chaleurs, les accouplements aboutiront certainement à une fécondation, et donc à une gestation. Ce cas de figure autorise généralement la survenue d’un deuxième cycle au cours de l’année, portant à deux le nombre de chaleurs : vers le printemps et l’automne.
• En l’absence de rencontre avec un mâle, et donc d’accouplements, le cycle cesse naturellement, mais se répète plus rapidement… Les chaleurs ont lieu en général tous les deux mois, mais cela dépend des individus et des races. En effet, chez les siamois, les chaleurs peuvent revenir tous les 15 jours ! Les chaleurs sont en général plus longues chez les femelles qui ne sont pas fécondées : l’absence de coït empêche toute ovulation.

Comment calmer une chatte en chaleur ?

Avoir une chatte en chaleur à la maison n’est pas une mince affaire : excitation continue, miaulements intempestifs, hyper-affection… La cohabitation peut vite s’avérer difficile ! Mais pas de panique, des solutions existent afin d’apaiser votre animal (et au passage vos oreilles).

• La distraire avec des jouets : rien de mieux qu’un environnement riche en jouets, et des moments de jeux réguliers pour dépenser votre chatte, détourner son attention de ses chaleurs, tout en vous offrant un moment de répit.
• La tenir à distance des mâles : croiser leur chemin ne fera qu’accentuer certains traits de son comportement. Veillez à ce que toutes les issues de la maison soient bien fermées, les femelles en chaleur sont très déterminées ! Vous éviterez au passage une portée non désirée. Pour adapter au mieux ses sorties, retrouvez notre gamme de chatières avec options de verrouillage.
• Faire preuve de patience : les chaleurs sont provisoires, et sont le moment idéal pour faire preuve de compassion et de compréhension envers votre animal.

Comment prévenir les chaleurs chez la chatte ?

• Vous avez pour projet de la faire reproduire ultérieurement ? Il existe pour cela des traitements médicamenteux, tels que la pilule, capables de stopper momentanément les chaleurs et d’en réduire les symptômes. Mais la pilule n’est pas sans risques pour votre animal…

Il est important d’en parler avant tout à votre vétérinaire afin de peser le pour et le contre !

• Vous ne souhaitez pas faire reproduire votre chatte ? Nous ne pouvons que vous conseiller de la faire stériliser. En effet, cette opération, au-delà d’être la plus sûre et la plus économique, soulagera votre femelle de ses chaleurs, et vous évitera bien des contraintes :

o Fini la pilule ! En plus d’être coûteuse au terme de plusieurs années, la pilule est aujourd’hui vivement déconseillée, étant donné ses nombreux effets néfastes sur la santé : tumeurs mammaires, pyomètre, métrite, diabète… N’hésitez pas à lire notre article sur Pourquoi ne pas donner la pilule.

o Fini les portées non désirées ! Vous n’aurez plus à chercher désespérément des familles adoptantes pour assurer un avenir à ces chatons.

o Fini les chaleurs à répétition ! Votre chatte, et vous, serez ainsi libérés de ses chaleurs jouant avec son comportement.

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à vous rendre sur notre page dédiée à La stérilisation de la chatte.

Les risques liés aux chaleurs chez la chatte

Les chaleurs prolongées

Les chaleurs prolongées, désignant une augmentation de la durée des chaleurs, concernent principalement les femelles qui ne rencontrent pas de mâles, et qui ne peuvent ainsi pas s’accoupler et donc ovuler. Les chattes qui ne sortent pas, notamment en appartement, sont particulièrement touchées. Cette absence d’accouplement augmente la propension à déclarer des tumeurs.

Les tumeurs

Le système reproducteur est particulièrement sujet aux processus néoplasiques. En effet, les chaleurs, lorsqu’elles ne sont pas calmées par le coït, maintiennent la femelle dans un état de stress, d’autant plus important chez les chattes d’intérieur pouvant déclarer des chaleurs prolongées. Ce stress, aussi bien physique que mental, peut avoir des répercussions sur la santé de votre animal : tumeurs, kystes ovariens, atteinte de l’utérus… Les tumeurs peuvent être favorisées par la prise de la pilule. La stérilisation, si vous ne souhaitez pas la faire reproduire, s’avère être la meilleure option afin d’écarter pleinement ce risque.

L’oubli des besoins primaires

Certaines femelles sont extrêmement stressées durant leurs chaleurs, d’autant plus quand elles ne rencontrent pas de partenaires. La prise alimentaire et le toilettage passent alors au second plan, ce qui peut à terme détériorer sa santé…

La prolifération de petits

En termes de reproduction, les chats se révèlent être très prolifiques : avec jusqu’à 18 chatons par chatte et par an, l’addition grimpe vite… La stérilisation est la solution durable pour éviter des portées qui viendront s’ajouter à la liste sans fin des chats à adopter.