De chaton à senior, et tout comme les humains, votre petit félin n’aura pas les mêmes besoins nutritionnels tout au long de sa vie. Sujet à l’obésité et à des maladies nutritionnelles, il est essentiel de bien contrôler la ration de votre chat, et de lui fournir une alimentation de qualité et en quantité adéquate.
Selon son âge et son stade physiologique, il est souvent nécessaire d’adapter la ration de votre petit compagnon. Voici donc quelques conseils pour vous accompagner au mieux dans la gestion de l’alimentation de votre chat.
Quels sont les besoins de votre chat ?
Contrairement au chien, le chat est un carnivore strict, c’est-à-dire que son organisme extrait les nutriments indispensables à sa santé à partir d’une alimentation carnée. Pour un chat adulte en bonne santé, le besoin en protéines est d’environ 70 à 80g/Mcal soit environ 30% de la matière sèche distribuée.
Votre petit félin est un chasseur solitaire dont le taux de réussite à la chasse est d’environ une proie toutes les cinq chassées : il est donc peu efficace mais très actif. Ainsi, le chat est un animal « grignoteur » qui nécessite plusieurs petits repas par jour. S’il vit en intérieur et qu’il ne peut pas chasser, il est également très important de lui fournir des occupations, des jeux, et de le faire réfléchir pour obtenir ses rations, ce qui permet d’éviter l’ennui et de limiter le surpoids.
Que la ration soit distribuée manuellement, par un distributeur automatique à heures fixes ou à libre disposition, la quantité doit être contrôlée. Attention, laisser des croquettes à volonté ne signifie pas laisser au chat une quantité illimitée, ce qui conduit d’ailleurs souvent à l’obésité.
En général, le plus facile est de se référer aux quantités indiquées par le fabricant, car chaque aliment possède une composition différente. Mais selon son poids, quelques adaptations s’imposent.
Les portions de nourriture pour chat selon son âge
L’aliment et la portion doivent être adaptés à l’âge de votre chat. En effet, un chaton en croissance ou un senior n’ont pas les mêmes besoins.
Chaton non sevré
Tout juste né, un chaton doit téter le colostrum pour mettre en place son immunité, et favoriser l’évacuation du méconium. Si la mère est en bonne santé, le lait maternel pourvoit parfaitement aux besoins nutritionnels de ses chatons.
Si le chaton est orphelin, il est nécessaire de le biberonner avec un lait en poudre à reconstituer, spécifique pour les chatons, de gamme vétérinaire.
À chaque repas, le chaton peut téter entre 5 et 7 mL : son estomac est tout petit. On donne donc un biberon toutes les 2h à la naissance puis toutes les 4 à 6h jusqu’au sevrage, vers 2 mois environ. Le chaton doit téter à plat ventre, pour limiter le risque de fausse déglutition.
Pour préparer le sevrage, on commence vers la 4ème semaine de vie à mélanger du lait et des croquettes pour constituer une « soupe », puis on réduit la quantité de lait jusqu’à la 8ème semaine. Chez le chaton, le gain de poids hebdomadaire est de 50 à 100g pendant les 5 premiers mois, il peut être intéressant de contrôler la courbe de croissance pondérale pour s’assurer que tout va bien.
Chaton sevré
Les croquettes pour chaton sont assez riches. En effet, à cet âge, les besoins nutritionnels sont importants, par exemple les besoins en protéines sont d’environ 90g /Mcal. Par un contrôle rigoureux de la ration, on cherche à éviter un arrêt ou des sauts de croissance : celle-ci doit être lente et régulière. Ainsi, si votre petit félin présente un retard de croissance, n’essayez pas de le sur-nourrir.
| Poids du chaton non stérilisé de 3 à 5 mois (kg) | 0,5 | 1 | 1,5 | 2 | 3 |
| Ration quotidienne (g/jour) | 15 | 30 | 45 | 60 | 85 |
Adulte
Les besoins d’un chat adulte dépendent principalement de son niveau d’activité (accès à l’extérieur ou non), de son stade physiologique (stérilisé ou non, chatte gestante ou en lactation), et d’une éventuelle pathologie chronique. Selon le type de ration distribuée, il faut adapter la quantité en prenant en compte les à-côtés (friandises, petites récompenses), qui doivent rester exceptionnels. Si la ration est mixte (pâtée et croquettes), la quantité de croquettes distribuée sera évidemment moindre par rapport à une ration uniquement constituée de croquettes.
Senior
On parle d’un chat senior lorsqu’il atteint son dernier quart d’espérance de vie (variable selon les races de chat, environ vers 8-10 ans). Votre chat âgé se dépense moins, et ses besoins en énergie diminuent.
Il faut prendre en compte d’éventuelles pathologies fréquentes chez l’animal âgé, par exemple : diabète, maladie rénale chronique ; et adapter l’alimentation en conséquence. Il existe des croquettes et des pâtées spécialement conçues pour des chats âgés, dont les apports en oméga 3, oméga 6, EPA et DHA sont augmentés pour ralentir la dégénérescence cérébrale.
| Poids de forme du chat senior (note d’état corporel de 3/5) en kg | 2 | 2 | 4 | 5 | 6 | 7+ |
| Ration quotidienne (g/jour) | 35 | 45 | 55 | 65 | 75 | 12g/Kg |
Les portions de nourriture pour chat selon son stade physiologique
Chat stérilisé
Les changements hormonaux entraînés par la stérilisation de votre chat, mâle ou femelle, font diminuer de 20 à 30% les besoins énergétiques de votre petit félin. De plus, à l’âge de la castration, la croissance est presque terminée, et les besoins diminuent. Un chat stérilisé est donc plus à même de prendre du poids. Pour ne pas le frustrer avec des trop petites quantités, il est pertinent de passer à une alimentation spécialement conçue pour des chats stérilisés : souvent allégée en énergie. Le volume de ces pâtées et croquettes reste donc le même, assurant ainsi la satiété.
| Poids de forme du chat stérilisé (note d’état corporel de 3/5) en kg | 2 | 2,5 | 3 | 3,5 | 4 | 4,5 | 5 | 5,5 | 6 |
| Ration quotidienne (g/jour) | 38 | 45 | 51 | 57 | 62 | 68 | 73 | 78 | 83 |
Chatte en gestation et en lactation
Une femelle en gestation ou en lactation présente des besoins nutritionnels particuliers.
En 4 mois (de gestation et lactation) : les besoins en énergie sont multipliés par 4. De même, les besoins en eau triplent.
La chatte prend du poids de manière linéaire, ce qui permet de prédire son poids et ses besoins au cours de la gestation, pour atteindre un poids pré-partum d’environ 140% du poids initial. Lors de la mise-bas : 40% du gain de poids est perdu avec la naissance des chatons, et les 60% restants représentent des réserves.
En cas de ration non adaptée, on observe une diminution de la fertilité, ainsi qu’un risque de mort foetale ou néo-natale. Préparer une ration ménagère est déconseillé pendant la gestation, celle-ci étant difficile à préparer et à contrôler. Pour ne pas prendre de risque inutile, on préfèrera de loin un aliment spécial femelle en gestation/lactation ou aliment pour chaton avant sevrage.
Il est donc préconisé de commencer à adapter la quantité de la ration de la chatte gestante à partir de la deuxième semaine de gestation. Cependant la transition alimentaire doit se faire avant la gestation et doit être réalisée sur une semaine minimum, sans être trop précoce pour ne pas la faire grossir.
Lors de la gestation, la glycémie diminue, et la femelle risque une hypoglycémie : chez la chatte gestante, l’apport minimal en glucides doit représenter plus de 10% de la matière sèche de la ration.
Les foetus prenant de la place dans le ventre de leur mère, il est recommandé de limiter la taille des repas mais d’augmenter leur fréquence. Attention cependant à l’obésité de la chatte pendant la gestation : les bébés seront gros et par conséquent la mise bas difficile. Au contraire, une femelle trop maigre donnera naissance à des petits chatons fragiles avec un mauvais système immunitaire et en moindre nombre.
En lactation, les besoins sont énormes : là encore, la malnutrition de la mère dégrade la qualité du lait et du colostrum et augmente donc le taux de mortalité des chatons. Ces besoins dépendent du nombre de chatons, mais sont 3 à 4 fois plus grands que ceux d’une femelle non allaitante à l’entretien, on peut dans ce cas laisser des croquettes ad libitum.
Après le sevrage, il est recommandé de limiter légèrement l’alimentation de la mère quelques jours pour stopper la production de lait et limiter le risque d’infection mammaire.
Surpoids et obésité
On estime que 30% des chats sont en surpoids et 10% sont obèses. C’est un vrai cercle vicieux, car plus votre chat prend du poids, moins il bouge, ce qui favorise d’autres pathologies (diabètes, cancers, lipidose hépatique) et par conséquent, une diminution de son espérance de vie.
Pour faire maigrir un chat, on agit sur deux composantes : la ration et l’activité physique. Un chat en surpoids est habitué à manger un certain volume, il est donc important de réduire la quantité petit à petit, en ajoutant par exemple des courgettes cuites à l’eau à la ration pour permettre la satiété en donnant du volume sans ajouter d’énergie.
Les croquettes riches en fibres sont à privilégier, car elles « gonflent » dans l’estomac et permettent d’atteindre plus rapidement la satiété. Cependant, l’apport en protéines doit rester suffisant pour prévenir la perte musculaire Portez une attention toute particulière à ne surtout pas le faire maigrir trop vite, c’est très dangereux !
Par ailleurs, le stress occasionné par une perte de poids trop brutale peut entraîner de l’agressivité et des affections urinaires.
Votre chat doit également bouger plus pour perdre du poids, et doit donc investir de l’énergie pour trouver à manger. Un chat en appartement se dépense naturellement moins qu’un chat ayant accès à l’extérieur. Il existe à cet effet de nombreuses stratégies : utilisation de balles distributrices, lancers de croquettes au moment du repas…
Le suivi est très important lors de plan de perte de poids pour ne pas diminuer la quantité de nourriture trop brusquement. Au début, un contrôle et une correction éventuelle de la ration seront faits toutes les deux semaines, puis une pesée tous les mois suffira.
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Comment savoir si la portion n’est pas adaptée ?
Vous constatez que votre chat est très maigre ou au contraire en surpoids ? Il réclame de la nourriture à longueur de journée ? Si cela n’est pas causé par une pathologie sous-jacente, ou par des problèmes comportementaux, la ration n’est sans doute pas adaptée, aussi bien en quantité qu’en qualité.
Il peut être intéressant de peser votre chat de temps en temps, pour détecter des variations de poids et ainsi corriger la quantité distribuée. Pour réévaluer la ration ou alors pour vous accompagner au mieux dans un plan de perte de poids de votre petit compagnon, votre vétérinaire sera un précieux allié, n’hésitez pas à le consulter en cas de doute ou de question.
Conclusion
Votre chat est un petit carnivore aux besoins bien spécifiques. Il est idéal de diviser la dose journalière de croquettes ou de pâtée en plusieurs petits repas tout en le faisant jouer ou « chasser » sa ration.
La quantité et le type de nourriture doivent être adaptés à son âge et à son stade physiologique. En cas de plan de perte de poids, un suivi médical est indispensable. Enfin, l’eau doit toujours être disponible à volonté.
