Même si cela est difficile, ne chouchoutez pas trop votre chien

L’anxiété de séparation chez le chien

L’anxiété de séparation est un trouble du comportement qui s’exprime par des signes de détresse lorsque le chien est séparé de ses maîtres ou des personnes auxquelles il est très attaché. Très désagréable pour les maîtres, ceux-ci ont souvent le réflexe, très compréhensible certes, de disputer leur chien mais cela ne fait qu’aggraver la situation !

Quelles sont les manifestations de l’anxiété de séparation ?

En absence des maîtres

Dès que ses maîtres s’en vont, le chien détruit tout ce qu’il peut, il aboie également ou plutôt gémit ! Il peut même devenir malpropre et faire ses besoins dans la maison. Voilà pourquoi il est souvent difficile de rester stoïque devant un tel tableau après une dure journée de travail ! Ce sont aussi des chiens anxieux en règle générale qui s’adonnent fréquemment à des activités de substitution comme le léchage des pattes par exemple.

En présence des maîtres

Quand les maîtres sont présents, ce sont des chiens que l’on dits « collants », qui sont toujours avec leur maître et qui sollicitent sans arrêt des petites attentions. Si vous vous rendez compte que votre chien vous suit partout, dès que vous vous levez, même lors de sa sieste, il souffre peut-être d’hyper-attachement.

A l’extérieur

En promenades, ce sont des chiens qui ne s’éloignent pas trop de leurs maîtres et qui ont toujours besoin d’un contact visuel avec eux.

Quelle est l’origine de l’anxiété de séparation ?

Les jeunes chiots sont totalement dépendants des soins maternels durant les premières semaines de leur vie. L’attachement est un lien apaisant qui lie le chien à un objet ou à un être particulier. Il débute avec la mère, puis avec la famille d’accueil.

Dès leur plus jeune âge, la mère apprend à ses chiots à se détacher progressivement d’elle. Elle ne répond plus à toutes ses sollicitations, exige qu’il dorme plus loin d’elle, le repousse s’il la colle. Ainsi, à la puberté, le chiot est définitivement détaché et vit sa vie d’adulte, au sein de la hiérarchie établie dans le système familial.

A l’arrivée dans un nouveau foyer, le chiot s’attache très vite à un ou plusieurs individus. Les propriétaires font souvent l’erreur de trop « chouchouter » le chiot. Ils le caressent et câlinent dès que le chiot réclame, et lui donnent des prérogatives de dominant telles que de le laisser manger en premier en le surveillant et d’accepter qu’il dorme en hauteur sur le canapé, sur le lit. Il est tellement mignon !

Toutefois, cela peut avoir des conséquences sur la vie future avec leur chiot. Ils n’effectuent pas le détachement nécessaire à la prise d’indépendance du jeune chien comme l’aurait fait sa mère. De ce fait, lorsque le chien voit alors partir son seul repère, c’est-à-dire son maître, il devient hyper-anxieux et manifeste sa détresse en détruisant et en aboyant. En un mot, il est dépendant de son maître!

Par ailleurs, certains comportements du maître favorisent cette anxiété comme les rituels de départ et ceux de retour.

En effet, lorsque le maître s’en va, il essaie de rassurer son chien, de lui parler, de lui expliquer qu’il ne va pas partir longtemps. Tout ce rituel rend le chien anxieux car il comprend vite que tous ses signes précèdent le départ de son maître. Donc, l’inquiétude du chien augmente au fur et à mesure qu’il voit son maître lacer ses chaussures, prendre son manteau, agiter les clés. Tous ces rituels n’ont finalement comme résultat de faire stresser encore plus le chien et d’accélérer le processus au lieu de l’inverser.

De même, le rituel de retour est aussi un problème le chien fait la fête à son maître et vice-versa. Comme le maître culpabilise d’avoir laissé son chien, il répond à ses sollicitations et le chien associe donc le retour de son maître un à apaisement. Si le chien a fait des dégâts, on a tendance à le gronder. Mais il faut savoir qu’un chien comprend qu’il a mal fait quand on le corrige sur l’instant. Le corriger deux heures après ne sert à rien mais ne fait que renforcer son anxiété. En rentrant, il faut garder son calme, ignorer le chien, l’envoyer se coucher gentiment dans son panier et nettoyer les dégâts (mais pas devant lui). Pas facile… mais indispensable !

Que faire si son chien présente une anxiété de séparation?

Si votre chien est déjà anxieux lorsque vous vous absentez, il faut, petit à petit, lui apprendre à être indépendant de vous :

  • Ne pas le laisser passer la nuit avec vous sur le lit ou même dans la chambre. Il faut qu’il dorme dans une autre pièce.
  • Ne pas répondre systématiquement aux sollicitations du chien quand il vient chercher des caresses, par contre appelez-le pour jouer, le caresser, même si ce n’est que quelques minutes après. C’est toujours vous qui devez initier le contact avec le chien.
  • Ne pas accepter qu’il soit toujours derrière vous et l’envoyer parfois dans son panier pour qu’il ne soit pas dans la même pièce que vous.
  • S’il pleure, il ne faut pas répondre à ses appels, même pour le réprimander, car il associera votre retour à ses cris et non pas à la réprimande ! Il va donc recommencer à chaque fois.
  • Briser les rituels du départ et du retour : avant de partir, il faut ignorer votre chien pendant une bonne demi-heure, afin qu’il n’associe pas le départ avec l’absence de contact entre vous. Vous devez faire de même à votre retour : s’il vous fait la fête, le repousser lui demander d’aller se coucher dans son panier, et ne rétablir le contact, de votre propre initiative, qu’une demi-heure plus tard.
  • Si le chien a fait des dégâts, ne pas le gronder et ne pas nettoyer devant lui : il ne comprendrait pas et serait davantage anxieux.

Quand cela ne suffit pas ou que les aboiements du chien posent problème avec les voisins, une visite chez le vétérinaire devient alors indispensable ! En effet, parfois avec l’aide d’un vétérinaire comportementaliste, votre vétérinaire pourra mettre en place une thérapie comportementale plus personnalisée associée ou non à un traitement médical. Ces médicaments, prescrits sur plusieurs mois, ont pour but de diminuer l’anxiété du chien et alors de mieux accepter les changements, l’absence de son maître… L’apprentissage est donc facilité !