Chienne Labrador

L’avortement provoqué chez la chienne

Votre chienne était en chaleurs et a fugué, un mâle s’est peut-être faufilé chez vous, ou encore elle a été saillie sous vos yeux et vous n’avez pu intervenir. Or vous ne souhaitez pas qu’une éventuelle gestation soit menée à son terme, et envisagez donc de faire avorter votre chienne.

L’ovulation a généralement lieu entre le neuvième et le onzième jour des chaleurs et c’est à cette période qu’il y a le plus de risque que la saillie soit fécondante.

Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de risques en dehors de cette période. Il faut savoir que le sperme survit jusqu’à 5 jours dans les voies génitales de la femelle et peut donc attendre l’ovulation. Or il n’existe pas de diagnostic de gestation précoce et simple comme chez la femme. Il est donc toujours délicat de savoir rapidement si une chienne est réellement gestante.

 

Pourquoi faire avorter une chienne ?

L’avortement est souvent envisagé par des propriétaires suite à une saillie indésirée. Pour la plupart, ils ne souhaitent absolument pas avoir de chiots à ce moment précis, ou issus du croisement avec le mâle incriminé ou suspecté.

L’avortement est aussi conseillé lorsqu’il y a un différence importante de taille entre le mâle et la femelle (si le mâle est bien plus gros), car la naissance de chiots trop gros nuirait à coup sûr au bon déroulement de la mise bas.

Enfin, dans certains cas extrêmes, l’avortement peut être la seule solution si l’état de santé de la chienne ne lui permet pas de mener à bien une gestation : chienne très affaiblie par une quelconque pathologie, malformation ou fracture du bassin.

 

Comment faire avorter une chienne ? A quel moment ?

L’avortement est un acte relativement facile à réaliser. Divers protocoles existent, mais le plus courant consiste à faire réaliser par votre vétérinaire deux injections sous-cutanées d’un produit (l’aglépristone) à 24 heures d’intervalle.

Avec un tel protocole, l’avortement peut être réalisé jusqu’au 45ème jour de gestation. Mais plus l’interruption de gestation sera envisagée tôt, moins ce sera traumatisant pour votre chienne. Lors d’un avortement induit précocement, il y a une résorption fœtale et l’avortement passe donc inaperçu, pour vous comme pour votre chienne.

D’une manière générale, avant d’envisager un avortement, il est fortement conseillé de s’assurer préalablement que votre chienne est potentiellement gestante. Rapidement après la saillie, il est possible de réaliser un frottis vaginal, qui permet de savoir où la chienne en est réellement de son cycle, et souvent de visualiser si des spermatozoïdes sont présents. Un dosage de progestérone peut également être réalisé et permet de savoir si la chienne a ovulé ou non : si ce n’est pas le cas, les chances de gestation sont quasiment nulles.

Mais tout ceci ne permettra en aucun cas de savoir si la chienne est réellement gestante. Il faut en effet attendre 3 à 4 semaines après la saillie pour en avoir la certitude, en faisant réaliser une prise de sang ou une échographie.

Notez toutefois que si la suspicion de gestation est forte, il n’est pas indispensable d’attendre confirmation de cette gestation pour mettre en place un protocole d’avortement.

Dans tous les cas, en cas de doute sur une éventuelle gestation pour votre chienne, nous vous conseillons de contacter votre vétérinaire traitant pour en discuter avec lui.

 

Quels sont les inconvénients et risques d’un avortement et quelles autres possibilités s’offrent à vous ?

L’avortement est assez coûteux chez la chienne. Le coût est proportionnel au poids de la chienne et s’avère donc très élevé pour une chienne de grande race.

De plus, la réalisation d’un avortement est susceptible de favoriser à l’avenir le développement d’affections de l’utérus. Des complications sont également possibles si l’expulsion des fœtus n’est pas complète en cas de gestation avancée.

La stérilisation est envisageable sur les chiennes gestantes. Dans ce cas, le vétérinaire retire en général l’utérus en plus des ovaires (ovario-hystérectomie), pour éviter toute complication par la suite. Cette solution, bien sûre radicale et irréversible, est fortement conseillée en début de gestation. Plus tardivement, cela reste envisageable, même si les risques sont majorés du fait d’un volume des organes plus important.

Dans tous les cas, nous vous conseillons très vivement de garder votre chienne enfermée ou sous très haute surveillance en période de chaleurs si vous souhaitez attendre les suivantes pour la faire saillir.

Et le plus sage reste de très loin de la faire stériliser si vous ne souhaitez pas la faire reproduire : consultez notre fiche La stérilisation chez la chienne