L’anisocorie

Vous avez observé qu’une pupille de votre chat ou de votre chien est plus grosse que l’autre ? Il présente peut-être une anisocorie ! Mais qu’est-ce que c’est et qu’elle en est l’origine ?

Qu’est-ce que c’est ?

En temps normal il est possible d’observer chez nos animaux, et plus particulièrement chez les chats, des variations de diamètres des pupilles. Dans des conditions lumineuses importantes les pupilles se rétractent, et lors de pénombre elles vont se dilater. Néanmoins, les deux pupilles doivent être coordonnées et vont donc se dilater et se contracter en même temps et de manière égale. Quand ce n’est pas le cas, on parle d’anisocorie.

L’anisocorie correspond donc à une différence de diamètre entre les deux pupilles des yeux : l’une des pupilles est soit plus dilatée (on parle de mydriase), soit au contraire, est plus refermée (on parle alors de myosis).

Elle est parfois associée à d’autres symptômes tels que des démangeaisons oculaires, des sécrétions lacrymales importantes plus ou moins purulentes, un blépharospasme (clignements de l’œil), etc.

Quelles sont les causes ?

L’anisocorie n’est jamais quelque chose de banal ! C’est généralement le signe d’une atteinte oculaire et/ou d’une affection neurologique. C’est pourquoi il est important de consulter votre vétérinaire lorsque vous l’observez sur votre animal.

Dans les atteintes oculaires à l’origine d’une anisocorie on peut notamment retrouver des lésions de la cornée ou de la rétine, une uvéite ou un glaucome (augmentation de la pression oculaire), etc.

Les lésions de certains nerfs oculaires dont le nerf optique, du cortex visuel ou d’une partie du système nerveux sont des affections neurologiques possiblement rencontrées lors d’anisocorie.

Enfin, certaines maladies infectieuses peuvent être responsables de ces lésions et donc de l’apparition d’une anisocorie : la Leucose ou le FIV chez le chat par exemple.

Comment déterminer l’origine d’une anisocorie ?

En présence d’une anisocorie, la première démarche de votre vétérinaire va être d’identifier l’œil anormal, et de savoir de quel côté une lésion doit être recherchée.

En parallèle de cela, le vétérinaire va également essayer de savoir si l’origine est plutôt oculaire ou neurologique ou mixte. Pour cela un examen ophtalmologique et un examen neurologique minutieux vont être réalisés. Rassurez-vous, ces examens ne sont pas douloureux, seulement un peu contraignants par moment : réflexes oculaires et crâniens, tests lumineux, mesures des sécrétions lacrymales, mesures de la pression oculaire, application de collyres diagnostics, etc.

Certains vétérinaires généralistes préféreront vous envoyer vers des vétérinaires spécialisés en ophtalmologie ou en neurologie, notamment lorsque l’origine de la lésion n’est pas simple à identifier.

Suivant la localisation suspectée, d’autres examens pourront être envisageables : des dépistages sanguins et analyses sanguines, une échographie de l’œil et un électrorétinogramme (ERG) pour certaines atteintes oculaires, des IRM et des ponctions du liquide céphalorachidien pour certaines atteintes cérébrales, l’évaluation des potentiels auditifs lors de la suspicion d’une lésion de l’oreille interne, etc.

Existe-t-il des traitements ?

La localisation de l’origine de l’anisocorie est primordiale pour l’initiation d’un traitement. En effet, les traitements ne seront pas les mêmes pour une atteinte des yeux ou du système nerveux, tout comme ils sont différents entre chaque affection oculaire et entre chaque affection neurologique.

Ainsi il est essentiel de ne pas attendre pour consulter votre vétérinaire lorsque vous observez un changement de diamètre des pupilles de votre animal ! Certaines lésions ont de meilleurs pronostics si elles sont diagnostiquées et traitées dès le début de leur évolution.