La décision de fin de vie

Mon animal souffre-t-il trop ? Ne suis-je pas dans un acharnement thérapeutique ? Dois-je laisser partir mon animal ? Comment savoir si j’ai pris la bonne décision ?
Faisons le point sur ces questions délicates à aborder concernant la fin de vie de nos animaux de compagnie.

Laisser partir son animal est un choix difficile et douloureux mais parfois nécessaire pour abréger ses souffrances. C’est une décision qui vous appartient et qui doit être réfléchie collectivement avec les personnes qui vivent avec l’animal, en fonction des valeurs et croyances de chacun. Sachez que votre vétérinaire est là pour vous guider et vous accompagner dans cette démarche.

Comment savoir quand c’est le bon moment ?

La souffrance n’est pas forcément exprimée de la même manière chez le chat, le chien, le lapin, les rongeurs et les autres espèces animales. Elle est souvent plus décelable par des changements de comportement que par des vocalises, gémissements ou plaintes.

Plusieurs signes peuvent vous alerter comme : une activité diminuée ou au contraire une agitation importante, un isolement, une fuite ou de l’agressivité lorsque vous souhaitez approcher votre animal, une anorexie prolongée, des difficultés à se mouvoir, à dormir et/ou à respirer.

La décision de fin de vie peut se présenter si ces signes cliniques ne disparaissent pas ou que votre animal ne regagne pas en confort de vie après la mise en place de plusieurs traitements par votre vétérinaire.

Ce choix peut également s’imposer si le pronostic de votre animal s’avère être très sombre, notamment lors d’accidents ou de maladies brutales aiguës et incurables.

D’autres facteurs extérieurs peuvent également rentrer en compte dans le choix ou non d’une euthanasie : la charge financière, physique et mentale que peut engendrer la mise en place de soins lourds à un animal malade ; la possible dangerosité de l’animal pour la famille ou les autres animaux présents dans le foyer (traitements anti-cancéreux, agressivité de l’animal secondaire à une pathologie, etc…).

Comment se déroule une euthanasie ?

Des démarches administratives légales sont souvent présentées avant l’acte par votre vétérinaire.

L’euthanasie se déroule en deux étapes. La première consiste à anesthésier l’animal avec des molécules anesthésiantes classiques. Une fois l’animal endormi et inconscient, il ne ressent plus la douleur, il n’est plus conscient. Le vétérinaire injecte alors le produit euthanasiant qui permet d’arrêter rapidement le cœur, la respiration et l’activité cérébrale. Toutes ces étapes sont réalisées dans la douceur, le calme et le respect de votre compagnon.

Vous avez la possibilité d’accompagner votre animal jusqu’à l’étape que vous souhaitez. Certains préférerons ne pas assister à l’euthanasie en gardant le souvenir de leur compagnon encore en vie ; d’autres souhaiteront assister seulement à l’anesthésie ; et enfin certains voudront accompagner leur compagnon jusqu’au bout. Quel que soit votre choix, votre vétérinaire vous laissera le temps qu’il vous faudra pour dire au-revoir à votre animal.

Néanmoins il faut savoir qu’au cours de l’euthanasie certaines réactions corporelles de votre animal peuvent se produire comme notamment des pertes d’urine ou de selles, des spasmes musculaires ou respiratoires. De même, l’animal s’endort en gardant inévitablement les yeux ouverts. Ces réactions ne sont pas toutes systématiques mais il est préférable d’en avoir conscience avant de choisir d’accompagner son compagnon jusqu’au bout car cela peut être perturbant.

De la même manière si des questions vous viennent avant, pendant ou après l’euthanasie, il est important de les poser à votre vétérinaire pour vous aider au mieux à faire votre deuil.

Que va devenir mon animal ?

Plusieurs possibilités existent pour le devenir de votre animal une fois son décès (naturel ou médicalisé) constaté :

  • Si votre animal pèse moins de 40kg il vous sera possible de le récupérer pour l’enterrer chez vous. Néanmoins quelques règles sont à respecter : être à une distance de plus de 35m de toute habitation ou de tout point d’eau, creuser une profondeur minimum d’1m20 et utiliser de la chaux vive pour recouvrir le corps de l’animal.
  • Une incinération collective : le corps de votre animal est incinéré avec d’autres animaux. Les cendres sont alors dispersées dans des jardins de souvenirs dédiés.
  • Une incinération individuelle avec retour des cendres : les cendres vous sont restituées dans une urne biodégradable standard ou une urne décorative choisie.
  • Une crémation privée dans un centre adapté : ceci est moins courant mais tout-à-fait réalisable.

Enfin, si vous ressentez le besoin de garder des souvenirs de votre compagnon pour faire votre deuil, n’hésitez pas à demander à votre vétérinaire de vous donner quelques poils, des moustaches ou des empreintes de ses pattes. Il est également possible de faire partir votre animal avec de petites affaires personnelles ou des dessins d’enfants.