Pourquoi mon chat m'attaque

Pourquoi mon chat m’attaque ?

Votre chat présente de l’agressivité dirigée contre vous et il lui arrive de vous attaquer, vous mordre et vous griffer. Il va même jusqu’à vous attaquer dans votre sommeil la nuit et cela peut devenir particulièrement insupportable. Découvrez pourquoi votre chat présente un tel comportement et que faire pour y remédier…

Les comportements d’attaque chez le chat peuvent dans de rares cas être maladifs, mais sachez que des solutions existent.

Il faut tout d’abord bien définir le contexte dans lequel a eu lieu l’agression, la posture du chat, ses mimiques, s’il miaulait ou non, comment il miaulait.

Il est important également de consulter votre vétérinaire traitant afin d’exclure une cause médicale organique (comme une hyperthyroïdie, un diabète, une insuffisance rénale, une maladie infectieuse, une affection neurologique, une douleur dentaire, à la colonne vertébrale ou aux oreilles…) avant d’envisager un trouble du comportement.

La prise de certains médicaments peut aussi favoriser l’agressivité : la pilule, les corticoïdes de façon répétée, les tranquillisants pris pour un transport, etc…

On distingue deux grands types d’attaque : le comportement de prédation et les comportements d’agression au sens strict.

Le comportement de prédation

Il peut s’agir d’une agression par « prédation ». Vous devenez la « proie » du chat. Dans ce cas l’attaque est discrète, votre chat se cache, il a les pupilles dilatées, les oreilles penchées en avant, à l’affût, puis il se déplace doucement ventre à terre, s’aplatit, s’immobilise avant de bondir en avant et de saisir sa proie (vous). Il n’y a dans ce cas ni émotion, ni miaulement, la morsure et les griffures peuvent être fortes car non inhibées.

Ces agressions peuvent être dirigées sur les chevilles découvertes, les mollets, les mains voire la tête, selon les positions, cela peut tout à fait arriver pendant votre sommeil sur une partie de votre corps qui dépasse de la couette et qui bouge…

En général la réaction humaine est de crier, de se secouer, de courir, ce qui stimule encore plus le chat.
Les personnes âgées et les enfants, toute personne aux mouvements saccadés ou tremblant, est une proie potentielle.

Ces agressions par prédation concernent souvent un chat qui vit en appartement sans accès à l’extérieur, sans autre animal, dans un milieu peu riche en stimuli (peu de jouets motivants ou inducteurs de prédation)… Les mouvements du propriétaire deviennent alors le stimulus qui déclenche le comportement de chasse. Ce stimulus peut aussi être un bruit, par exemple le journal que vous êtes tranquillement en train de lire, ou les draps froissés durant la nuit…
Une autre cause de ce comportement de prédation est la faim et le mode de distribution de la nourriture. Un chat aime manger de petites quantités 15 à 20 fois par jour, s’il ne reçoit que 2 repas par jour, le chat est frustré et sera à l’affut de la moindre proie.

Les solutions que vous pouvez essayer de mettre en place sont donc :

– enrichir le milieu de vie de votre chat avec de nombreux jouets mimant l’activité de chasse (souris en peluche, noix, boules de papier aluminium…),

– jouer avec votre chat, souvent, le plus possible, avec un pointeur laser ou une canne à pêche pour chat par exemple,

– placer des postes d’observation sous les fenêtres,

– si possible laisser un accès à l’extérieur,

– ne pas laisser l’accès à votre chambre la nuit si les attaques surviennent pendant votre sommeil,

– fractionner le plus possible les repas, cacher de la nourriture dans divers endroits, utiliser un distributeur de croquettes actionné par le chat comme le Pipolino par exemple.

Dans tous les cas il ne faut pas crier, ni frapper votre chat, cela ne fera qu’occasionner de la peur, de l’anxiété et peut être des comportements d’agression au sens strict.

Les comportements d’agression au sens strict

Il peut aussi s’agir d’une agression au sens strict, qui serait pathologique car sans raison, « sauvage » et sans retenue.

Dans ce cas, il faut absolument emmener votre chat chez votre vétérinaire traitant pour une consultation de comportement (votre vétérinaire habituel pourra éventuellement vous référer à un confrère spécialiste du comportement s’il n’est pas vétérinaire comportementaliste lui-même) parce qu’il s’agit d’un comportement anormal qui peut être dangereux. Le chat peut souffrir d’un véritable trouble du comportement (hypersensibilité, dysthymie, mauvaise socialisation aux humains, trouble anxieux important…) qu’il faudra diagnostiquer et traiter correctement.

Les autres comportements d’agression au sens strict sont les suivants :

l’agression par peur : pour le chat, tout nouvel individu est considéré comme dangereux, il s’y habitue en un temps variable d’un chat à un autre. Sa réaction première va être de fuir, d’éviter, cependant s’il se sent coincé, il adopte une posture défensive (ramassé sur lui-même, couché sur le côté ou sur le dos, oreilles plaquées, queue hérissée, pupille dilatée) et peut agresser violemment, il peut aussi uriner et déféquer sous lui, il est alors dangereux d’approcher la main !

Il s’agit souvent d’un chat qui n’a pas bien été sociabilisé à l’humain ou seulement avec très peu de personnes, ou d’un chat qui a subi un traumatisme (punitions directes par exemple)…

l’agression suite à une intrusion : une nouvelle personne entre dans le territoire, domaine vital… Le chat essaie donc de faire fuir cette personne, il adopte une posture offensive (dos arqué, pattes raides, marche en crabe, pelage hérissé et queue courbée vers le bas). Il ne faut dans ce cas surtout pas forcer le contact avec ce chat, mais bien le laisser « découvrir l’intrus » à son rythme.

l’agression due à l’intolérance aux caresses : le syndrome du chat caressé mordeur. Après un certain temps de caresses, qu’il est parfois venu réclamer lui-même, le chat s’irrite, ses pupilles se dilatent, sa queue se balance, la peau du dos peut commencer à rouler (« Rolling skin syndrome »), il finit par mordre, griffer et s’enfuit.

Les causes exactes de cette réaction d’agression sont encore discutées, le chat devient tout simplement intolérant au contact, certains chats n’aiment pas certains types de caresses… Il ne faut dans ce cas jamais le forcer au début : laissez le venir sur vous de lui-même, sans le toucher. Puis caressez le simplement quelques secondes s’il se frotte à vous, sur la tête ou dans le cou. Vous pouvez augmenter progressivement le temps de caresses.

Il est encore une fois très important d’apprendre à décoder votre chat et à reconnaître les signes qui précèdent l’attaque : pupilles dilatées, mouvements de la queue, etc… Arrêter alors net de le toucher et laissez-le partir.

l’agression liée à la douleur : un chat qui a mal quelque part peut agresser même s’il est parfaitement familiarisé et même si vous pouviez le manipuler sans aucun problème auparavant. On peut observer des mouvements des oreilles et de la queue, le chat grogne parfois ou feule. Il faut alors traiter l’affection responsable de cette douleur et ne surtout pas utiliser de punitions corporelles, ne pas le gronder non plus, car il ne comprendrait pas et cela aggraverait la situation.

l’agression redirigée : il s’agit du cas où le chat se trouve dans un état émotionnel particulier (peur, excitation, frustration) dû à un stimulus déclencheur extérieur : la vue d’un chat par la fenêtre, une odeur, un bruit, etc… L’agressivité est alors redirigée sur n’importe quel élément à sa portée.
Si votre chat se trouve dans un état d’hyper-vigilance, d’agitation, s’il regarde quelque chose fixement, mieux vaut ne pas le déranger ni le toucher.

En conclusion : si votre chat vous attaque, il est indispensable de rechercher la cause de son agressivité. Dans la plupart des cas, une thérapie comportementale, éventuellement associée à un traitement médical, peut suffire à résoudre ses troubles du comportement et vous permettre de vivre sereinement avec votre félin.

En complément, vous pouvez lire notre fiche santé sur Les différentes formes d’agressivité chez le chat.