Top 5 des médicaments humains toxiques chez nos animaux de compagnie

De façon générale, il ne faut jamais donner de médicament humain à votre animal sans l’avis d’un vétérinaire au préalable. Leur dosage n’est pas adapté : le poids de nos animaux de compagnie est souvent plus faible que le notre, ainsi la prise d’un médicament non nocif pour l’Homme peut vite s’avérer très dangereuse pour nos animaux.

Voici les signes et les conséquences des médicaments humains les plus fréquemment rencontrés lors d’intoxication. Si jamais vous vous rendez compte que votre chien a pu manger un d’eux ou tout autre médicament humain, n’hésitez pas à appeler votre vétérinaire ou un centre antipoison vétérinaire pour qu’on vous indique la conduite à tenir.

Le paracétamol

Beaucoup de propriétaires croient bien faire en donnant du paracétamol à leur animal en cas de douleur. C’est très dangereux et à ne surtout pas faire ! Il suffit d’un comprimé de 1g pour mettre en danger la vie d’un chien de 10kg. Les premiers symptômes visibles sont un abattement marqué, des troubles digestifs (anorexie, vomissements, hypersalivation) et la coloration grisâtre des muqueuses à cause d’une cyanose. En effet, le paracétamol détruit les globules rouges et attaque le foie. Dans les cas les plus grave, l’animal peut décéder.

En cas d’ingestion accidentelle récente, il faut directement appeler votre vétérinaire qui pourra administrer un vomitif à votre animal afin d’éliminer au plus vite les comprimés qui se trouvent dans l’estomac ; et initier un traitement de soutien. Dans certains cas, cela nécessitera une hospitalisation.

L’ibuprofène et les autres AINS

L’ibuprofène est l’Anti-Inflammatoire Non Stéroïdien (AINS) le plus courant de la pharmacopée humaine. Les anti-inflammatoires entraînent des problèmes respiratoires, des vomissements, des ulcères gastriques, une acidification du sang allant jusqu’au coma, des problèmes rénaux graves, des hémorragies, etc… Certains AINS peuvent également avoir une toxicité hépatique. Les animaux sont plus sensibles que l’homme à ces effets secondaires car l’absorption digestive est meilleure chez eux.

Il faut savoir que le Métacam est un anti-inflammatoire non stéroïdien vétérinaire fréquemment donné aux animaux de compagnie. La formulation est indiquée à cette utilisation mais il ne faut surtout pas l’utiliser soit-même sans l’avis d’un vétérinaire, car les effets secondaires peuvent mettre leur vie en danger. C’est pourquoi, il faut respecter la posologie et la durée de traitement de l’ordonnance et éviter de donner ce médicament à des animaux insuffisants rénaux. Si jamais votre animal est sous traitement et qu’il présente des symptômes, parlez-en immédiatement à votre vétérinaire.

Les anticoagulants

Les anticoagulants sont des médicaments du système vasculaire qui fonctionnent sur le même principe que les raticides anti-vitamine K (AVK), c’est-à-dire qu’en inhibant la coagulation, il y a un risque accru d’hémorragies. Les premiers symptômes sont visibles au bout de 2 jours.

En début d’évolution on pourra observer une baisse d’appétit, une faiblesse. Viennent ensuite des signes d’hémorragie : anémie (muqueuses pâles), épistaxis (saignements de nez), méléna (selles rouges ou noires), hématurie (sang dans les urines), hémarthrose (saignements dans les articulations qui se traduisent par un gonflement des articulations, une boiterie), de la toux, une dyspnée (difficultés respiratoires dues à des hémorragies pulmonaires), voire des convulsions (dues à des hémorragies cérébrales).

Il existe un antidote appelée la vitamine K. C’est pourquoi, si vous vous apercevez que votre chien a accidentellement eu accès à un comprimé, il faut prévenir votre vétérinaire afin qu’il examine l’animal et lui prescrive un traitement.

Les antihistaminiques

Ce terme regroupe à la fois les anti-H1 de première et de deuxième génération et les anti-H2. Ce sont les anti-H1 de première génération (diménhydrinate, hydroxyzine, prométhazine, chlorphéniramine) qui présentent la toxicité la plus importante car ils ont la capacité d’agir sur le cerveau.

Les signes cliniques apparaissent rapidement, dès 30 minutes après l’ingestion, et on observe des vomissements, de la diarrhée, de la désorientation et de l’agitation qui peut aller jusqu’à des convulsions. Ils vont également causer des arythmies cardiaques, une détresse respiratoire et une dépression du système nerveux pouvant provoquer un coma et le décès de l’animal.

La toxicité est d’autant plus élevée si l’animal est insuffisant rénal ou hépatique car le médicament passe par ces organes lors de son élimination.

Il n’existe pas d’antidote mais le vétérinaire pourra traiter les symptômes et accélérer l’élimination des médicaments.

Les anxiolytiques et neuroleptiques

Les benzodiazépines

Il s’agit d’anxiolytiques très utilisés en médecine humaine, très facilement identifiables par leur nom qui finit généralement en « -am ». Ils sont plutôt bien supportés chez les animaux mais ils peuvent présenter très rapidement des troubles d’ordre neurologique. Certains animaux présentent de la prostration ou des difficultés locomotrices alors que d’autres sont très excités, ont des tremblements et peuvent même devenir agressifs. Ce sont également des molécules dites orexigènes, qui augmentent l’appétit, donc l’animal peut se mettre en danger en mangeant n’importe quoi. Les troubles peuvent durer jusqu’à 48h après l’ingestion.

Durant cette période, il faut laisser l’animal au calme dans une pièce où il n’y a rien à déchiqueter, sortir l’animal en laisse le temps qu’il retrouve une perception normale de l’environnement et faire attention au risque d’agressivité.

Les antidépresseurs tricycliques, amphétamines et apparentés

Ce sont les substances les plus toxiques car elles agissent sur des neurotransmetteurs essentiels (dopamine, sérotonine, noradrénaline).

Comme pour les benzodiazépines, les animaux présentent des troubles neurologiques associé à un syndrome sérotoninergique qui entrainent de l’hypersalivation, des vomissements et de la diarrhée, des convulsions et qui peut aboutir au décès de l’animal. De plus, il existe une toxicité cardiaque et respiratoire qui entraine des troubles du rythme pouvant aller jusqu’à un arrêt cardio-respiratoire.

Leur action étant très rapide, il faut immédiatement se rendre aux urgences vétérinaires. Comme pour les antihistaminiques, il n’existe pas d’antidote pour ces médicaments, le traitement consiste à soutenir les grandes fonctions vitales de l’organisme.

Dans tous les cas d’ingestion sans prescription par un vétérinaire, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire traitant.