La thélaziose est une maladie parasitaire émergente chez nos animaux de compagnie en France. Mais qui est-t-elle exactement ? Comment nos animaux s’infectent et comment la prévenir ?
Plutôt rencontrée en Asie, la thélaziose est une maladie qui émerge en Europe, et notamment en Italie, en Suisse, en Espagne et au Portugal. Bien que considérée comme rare en France pendant de nombreuses années, il s’avère que la thélaziose oculaire touche de plus en plus de chiens français, notamment dans les régions du Sud-Ouest.
Qu’est-ce que la thélaziose oculaire ?
La thélaziose est une maladie parasitaire due à un vers de la famille des nématodes, appelé Thelazia. Ce parasite mesure environ 1 à 1,5 cm de long une fois adulte.
Il loge principalement dans les conjonctives (membranes recouvrant l’oeil et les paupières) ou les conduits lacrymaux (dans lesquels s’écoulent les larmes) de ses victimes, c’est pourquoi on parle fréquemment de thélaziose oculaire.
Ce parasite peut être retrouvé sur différentes espèces animales. Il touche préférentiellement les mammifères, notamment nos animaux de compagnie comme les chiens, chats et lapins. Les mammifères sauvages peuvent également en être atteints comme les loups, renards, lièvres, etc…
Enfin, dans de rares cas, l’humain peut également être atteint de thélaziose, ce qui fait de cette maladie une zoonose.
Comment nos animaux s’infectent-ils ?
La thélaziose n’est pas une maladie contagieuse, ainsi un chien ne peut pas directement transmettre le parasite à un autre animal.
La propagation du parasite à d’autres animaux se fait via un insecte : la drosophile Phortica variegata, une petite mouche « à fruits ». Cette petite mouche est généralement rencontrée près des cultures fruitières entre avril et octobre.
La drosophile se nourrit des sécrétions lacrymales de nos animaux, et elle dépose des larves microscopiques de Thelazia. Ces larves se développent dans les annexes de l’oeil de l’animal touché et deviennent des adultes. Une fois adultes, ces parasites pondent des œufs qui se retrouvent dans les sécrétions lacrymales du chien et deviennent des larves microscopiques qui peuvent être à leur tour ingérées par une autre mouche drosophile.
Les symptômes à surveiller
En logeant dans les conjonctives et les conduits lacrymaux, les parasites vont entrainer une inflammation qui peut aussi toucher la cornée de l’œil de l’animal.
Une conjonctivite, des larmoiements clairs ou purulents, des ulcères cornéens ou des blépharospasmes (fermetures répétées des paupières, clignements) sont souvent observés sur les chiens atteints de ce parasite. Il est également possible de voir que votre chien se gratte ou se frotte l’œil car une douleur peut être présente.
Lorsque ces signes sont apparents, il est important de consulter votre vétérinaire. Il est parfois possible de voir le parasite adulte à l’œil nu (petit vers blanc) sur la cornéen du chien ou sous sa conjonctive.
Comment traiter et prévenir la maladie ?
Le traitement de la thélaziose peut se faire de deux façons différentes, qui peuvent aussi être associées.
Le traitement le plus radical est un retrait manuel des parasites par votre vétérinaire. Il est possible de retirer ces parasites seulement sous anesthésie locale (avec un collyre anesthésiant dans l’œil). Néanmoins si votre chien bouge beaucoup, une sédation supplémentaire est indispensable pour les retirer sans risquer d’abimer son œil.
Afin de tuer les parasites non visibles, qui se trouveraient dans les conduits lacrymaux, votre vétérinaire pourra également vous prescrire des traitements antiparasitaires internes (vermifuges) et externes.
La prévention de cette maladie parasitaire se fait donc en vermifugeant fréquemment votre chien : tous les trois mois minimum ; et en le traitant tout au long de l’année contre les parasites externes.
Un contrôle régulier des yeux et un nettoyage des sécrétions oculaires de votre chien sont également des moyens de lutte contre la propagation de ce parasite, notamment d’avril à octobre.
