L’alimentation des reptiles

Les quantités d’aliments à donner à un reptile varient proportionnellement avec la température, avec l’âge des individus, avec leur activité et avec leur sexe.

La prise alimentaire est plus importante à des températures optimales hautes, qu’à des températures basses.

Les jeunes individus absorbent proportionnellement plus de nourriture que les adultes, ainsi un crocodile nouveau-né absorbe 5 à 10 % de son poids chaque semaine pour passer ensuite à 25 à 30 %. Les adultes n’absorbent quant à eux que 10 % par semaine.

Un crocodile de 1,5 m consomme 2 kg de nourriture par semaine. Un serpent de 1,5 m avale par semaine 2 à 3 souris, à 2 m, 3 rats et à 3 mètres, un lapin.
Un caméléon, Chameleo pardalis, peut absorber 6 criquets de 3 cm chaque jour. Dans la pratique on pourra souvent laisser un reptile se nourrir à volonté.

Les besoins nutritifs des reptiles

Les besoins en nutriments (protéines, lipides, glucides), vitamines et oligo-éléments, ne sont souvent atteints qu’à la faveur d’une diversification des aliments. Cela permet de minimiser les carences en vitamines.

On assiste parfois à  une grande spécialisation de l’alimentation. Certains reptiles acceptent seulement des campagnols ou des gerbilles et détestent les souris. L’odeur, le mouvement de la proie, sa couleur et sa température corporelle, influencent considérablement l’appétit des reptiles.

Certains animaux, comme les tortues palustres (par exemple les Tortues de Floride) préfèrent s’alimenter dans l’eau.

Du fait de la consommation de proies entières, les serpents présentent peu de carences.

Les besoins en vitamines des reptiles sont très mal connus, mais les vitamines A, D3 et C, semblent les vitamines les plus utiles. Elles peuvent être partiellement apportées par un ajout d’huile de foie de morue (Vitamines A et D), par du jaune d’œuf (A, B, D, E, K) ou par un hydrosol polyvitaminé.

Donnez aux serpents et aux gros lézards 1 à 2 gouttes de cet hydrosol, tous les 15 jours, en les mettant sur la fourrure des rongeurs qu’ils vont manger.

Pour les petites espèces de lézards on trempera des vers de farine dans la solution. Il est toujours important d’ajouter du calcium aux aliments des lézards.

L’aspect et la couleur des aliments ont parfois une grande importance. Ainsi un aspect pâteux ne plait pas aux crocodiles qui exigent une nourriture solide et une couleur jaune ou rouge, plait beaucoup aux tortues terrestres !

La fréquence des repas

Plusieurs types de lézards et de tortues mangent tous les jours.

Les crocodiles et les téjus, une à deux fois par semaine.

Les serpents toutes les une à quatre semaines et parfois même tous les trois mois chez certains gros serpents.

Les jeunes reptiles sont plus voraces que les adultes.

Un jeun d’un jour par semaine ne pose pas de problèmes pour les espèces se nourrissant quotidiennement.

Les heures des repas

Les tortues et les lézards ont tous une activité diurne et ils se nourrissent le jour.

Les serpents ont, pour certaines espèces, une activité diurne, d’autres, comme le Python royal, une activité nocturne.

L’examen de la fente pupillaire donne quelques indications sur l’adaptation nocturne des reptiles, mais les crocodiles s’alimentent le jour comme la nuit.

Les besoins en eau

Ces besoins varient énormément en fonction de l’état d’hydratation des proies et des biotopes d’origine des reptiles. La dessiccation importante des selles permet au reptile, une récupération maximale de l’eau.

Les serpents éliminent leurs déchets urinaires à 98 % sous la forme d’acide urique.

Les crocodiles éliminent leurs déchets à 20 % sous forme d’urée, à 10% sous forme d’acide urique et à 70 % sous forme d’ammoniaque.

Les animaux des déserts ont développé des mécanismes très efficaces de récupération de l’eau.

De nombreux reptiles sont incapables de boire dans des récipients. Ils s’abreuvent en avalant les gouttes de rosée obtenues en cage par la pulvérisation d’eau sur les branchages.

Les tortues doivent immerger leur tête pour boire.

Dans tous les cas, il est nécessaire de n’utiliser que de l’eau propre pour l’abreuvement des reptiles. Une eau minérale est souvent plus saine que l’eau du robinet.

Les besoins en calcium et phosphore

La minéralisation des squelettes des reptiles nécessite des exigences très précises en calcium et en phosphore.

Dans la nature les proies ont un rapport Calcium/Phosphore variant entre 1/1 et 1/2, mais les larves des vers de farine souvent offertes aux reptiles ont un rapport de 1/44. Sachez qu’en captivité l’apport de viande sans os (oiseaux, ou poissons), déséquilibre encore plus ce rapport.

Afin de lutter contre cette déficience, nous vous conseillons d’ajouter des sels de Calcium dans la nourriture (associé à de la vitamine D3). Des spécialités vétérinaires destinées aux carnivores domestiques peuvent convenir à cette compensation.

Les élevages annexes

Alimenter régulièrement un reptile vous contraindra souvent à envisager l’achat ou l’élevage de diverses espèces : invertébrés (vers de farine), insectes (grillons, criquets), oiseaux (poussins), mammifères (souris, cobayes, lapins).

Quelques semis pourront également fournir de jeunes pousses de végétaux, aux reptiles végétariens, à condition de savoir organiser la surface des semis et leur périodicité.