Comment protéger la petite faune sauvage des chats?

Comment protéger la petite faune sauvage des chats ?

Introduit par l’Homme, et possédant un fort instinct de chasseur, le chat domestique est une espèce qui a rendu bien des services en protégeant maisons et récoltes des nuisibles. Aujourd’hui, le nombre croissant de chats pose problème car les chats sont les acteurs d’une prédation importante sur les petits animaux sauvages. Que faire alors pour protéger la faune sauvage tout en prenant soin de votre chat ?

L’impact du chat sur la faune sauvage en quelques chiffres

L’impact des chats sur la faune sauvage est bien connu. Il est d’ailleurs à l’origine de l’attitude bienveillante des hommes envers ces félins, grands chasseurs de rongeurs et, donc, protecteurs de récoltes. Mais les temps ont changé. A une époque où le maintien de la biodiversité a été élevé au rang de priorité, ces mêmes talents de chasseur sont désormais considérés avec méfiance.

Les chats domestiques sont responsables de la mort de centaines de millions de mammifères, oiseaux, reptiles et amphibiens chaque année. Et c’est sans compter les chats errants.

Les chercheurs évaluent en effet à 10 000 le nombre de petits animaux (rongeurs, oiseaux…) tués par des chats sur une surface urbaine d’un kilomètre carré.

Un chat tue en moyenne 16 proies par an. Ces nombres impressionnants représentent dans certaines régions un danger sérieux pour la biodiversité. Ceci est d’autant plus préoccupant car les chats de propriétaire reçoivent une alimentation adaptée à leur besoin, contrairement aux chats sauvages.

À titre d’exemple, en 2017, plus de 11 % des animaux accueillis par les centres de sauvegarde LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) étaient des animaux blessés par des chats (84 % des oiseaux, 16% des mammifères ou reptiles). Consciente de la nécessité de limiter l’impact des chats sur la petite faune sauvage des jardins et des villes, tout en respectant le bien-être de ces animaux de compagnie de plus en plus prisés par les Français, la LPO propose aujourd’hui des solutions concrètes (voir poster ci-dessous).

D’autres études, effectuée sur des îles, présentent des résultats plus dramatiques : les espèces présentes dans la faune sauvage locale sont moins nombreuses et donc susceptibles de disparaître. De plus les chats ont souvent été introduits tardivement, ce qui implique que leurs proies n’ont pas eu le temps de développer des moyens de défense efficaces contre les félins.

Quelles astuces à mettre en place pour préserver la faune sauvage de la prédation du chat ?

Stériliser votre chat

La stérilisation permet d’éviter les naissances non souhaitées, les abandons et donc l’augmentation de la population de chats errants qui, du fait des conditions difficiles pour leur survie, présentent un niveau de prédation important sur la petite faune sauvage.

La stérilisation est préconisée par de nombreuses associations de protection de la nature, des associations de protection des animaux et les vétérinaires. Elle permet ainsi de limiter la prolifération des chats errants ou des chats retournés à l’état sauvage.

Mâles et femelles stérilisés auront une vie plus longue et en meilleure santé. Leur territoire sera ainsi restreint. Demandez conseil auprès de votre vétérinaire.

Aménager votre jardin avec des zones de refuges

Une zone enherbée sauvage, un muret en pierres sèches… sont autant de refuges potentiels pour la petite faune sauvage. Elle pourra s’y replier en cas de danger. Pour cela, vous pouvez ne pas tondre la pelouse trop courte, conserver des zones à couvert végétal « haut » (surtout au printemps), planter des haies et buissons épineux,…

Il est aussi possible d’aménager votre jardin en ménageant des espaces suffisamment dégagés autour des zones sensibles (mangeoires, nichoirs…).

Installer des dispositifs « anti-chat »

Il peut s’agir d’un tapis « anti-chat » : c’est une grille plastique hérissée de picots. Elle peut empêcher les chats et chiens d’occuper une zone de chasse ou de gratter une zone de terre. Ce tapis peut être remplacé par du grillage dit « à poule », ou des branchage, l’objectif étant de déranger, sans blesser, le chat qui n’aime pas marcher sur certains matériaux.

Enfin, différents dispositifs existent, soit pour éloigner le chat des lieux fréquentés par la faune sauvage (spray répulsif, répulsif à ultrasons,…) soit pour l’empêcher d’accéder à certains endroits ou certains arbres.

Jouer avec votre chat

Le jeu permet d’extérioriser l’instinct de prédateur et de chasseur de votre chat (une ficelle ou un lacet, un carton ou un sac en papier, une boule de papier…).

Vous trouverez sur la boutique Wanimo.com une panoplie de jouets pour votre chat.

Votre chat aime jouer. S’il ne joue pas assez, cela peut se manifester par des moments d’agressivité à l’aube ou au crépuscule, lorsque son activité de prédacteur est maximale.

Garantir la sécurité alimentaire

En garantissant un libre accès à l’alimentation, votre chat n’aura pas besoin de pallier au manque de ressources alimentaires et limitera ses déplacements à la recherche de proies.

Éviter de nourrir les chats errants

Il est fortement déconseillé de nourrir des chats errants sans être sous le contrôle d’une association qui gère les populations de chats. L’alimentation « libre » favorise l’immigration de nouveaux chats et l’abandon de chats dans ces zones.

Vous connaissez à présent quelques astuces et gestes responsables qui peuvent vous aider à préserver la petite faune sauvage et éviter que votre chat ne vous ramène oiseaux ou petits rongeurs à la maison.

Le poster ci-contre mis à disposition par la LPO résume bien les différentes mesures à mettre en place.

Infographie : Comment protéger la petite faune sauvage des chats ?

Conclusion : Qu’ils soient domestiqués ou errants, la prédation des chats peut devenir préoccupante. Afin de limiter l’impact des chats, il est indispensable de les stériliser, afin de réduire progressivement leur nombre, et de limiter leur divagation.

Pour réduire le comportement de chasseur de votre chat, il faut lui offrir un libre accès à une alimentation variée et ne pas le laisser sortir au petit matin ou à la tombée de la nuit.