Les poux rouges des poules

Les poux rouges vivent dans les poulaillers et se nourrissent du sang des poules la nuit. Ils peuvent être responsables d’une dégradation de l’état général de vos poules. Comment alors suspecter leur présence dans le poulailler et quels sont les moyens de lutte à votre disposition ? Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur ces petits acariens…

Qu’est-ce qu’un pou rouge ?

Le « pou rouge » est un acarien dont le nom savant est Dermanyssus gallinae. Contrairement aux poux broyeurs qui vivent sur les poules, les poux rouges vivent dans le poulailler : ils sont hématophages, c’est-à-dire qu’ils se nourrissent de sang, en particulier de celui des poules.

Ils apprécient particulièrement les endroits sombres et chauds, et se logent dans la moindre fissure, entre les perchoirs, les planches, dans les tuyaux…

En période estivale, lorsque les températures sont agréables, le cycle de reproduction des parasites s’accélère : un pou peut pondre jusqu’à 200 à 300 œufs par semaine, qui deviennent adultes en 7 jours. D’où la croissance exponentielle et vite incontrôlable de la population de poux !

Comment savoir si des poux rouges vivent dans votre poulailler ?

Il peut se passer plusieurs mois avant de suspecter leur présence, surtout si le nettoyage du poulailler n’est pas fait régulièrement.

Si l’état général de votre poule se modifie, vous commencez souvent par essayer de repérer si un problème physique ne la gêne pas. Ensuite, vous pouvez vous poser la question de la présence de poux rouges.

Les poux rouges vivant dans les recoins sombres, si leur nombre est faible, vous ne les verrez peut-être pas juste en jetant un coup d’œil dans le poulailler.  Il faut alors faire une recherche minutieuse en inspectant les moindres recoins, planches, perchoirs, en soulevant la paille… Quelquefois, l’invasion est tellement importante que les poux sont présents dans tous les coins, et c’est dans ce cas que les humains peuvent être piqués.

Pour vérifier la présence de poux rouges dans votre poulailler, vous pouvez par exemple scotcher un mouchoir en papier blanc plié, sur les perchoirs le soir. Si des poux rouges vivent dans le poulailler vous devriez en retrouver à l’intérieur.

Vous pouvez également repérer leurs excréments qui ressemblent à des traînées de poudre faisant penser à un mélange de poivre et de sel. On peut également trouver des poux rouges gorgés de sang dans les fientes des poules.

Ils sont souvent plus visibles à la tombée de la nuit.

Quel danger pour vos poules ?

À plus ou moins long terme, les poules piquées à répétition par les poux rouges s’anémient (crête pâle), et leur état général s’affaiblit.

Les poux sont à l’origine de fortes démangeaisons (traces de piqûres sur la peau, perte de plumes au niveau du cou), ce qui perturbe leur sommeil ; ce facteur de stress entraîne une diminution des défenses immunitaires, et rend donc les poules plus vulnérables aux infections et maladies intercurrentes.

En cas de forte infestation, la ponte est considérablement diminuée, voire interrompue.

Lutter contre les poux rouges : les différents moyens possibles

La lutte contre les poux rouges peut se révéler particulièrement longue et difficile, car ces parasites sont extrêmement résistants : ils sont capables de rester 6 à 9 mois sans s’alimenter ! Le vide sanitaire ou le froid de l’hiver, à eux seuls, ne suffisent donc pas pour en venir à bout.

Dans un premier temps, il faut nettoyer : l’idéal est de pouvoir déplacer les poules dans un deuxième poulailler pendant que l’on traite celui qui est infecté. La litière sera retirée, puis on passera un coup de balai et enfin l’aspirateur absolument partout, après avoir gratté avec un couteau tous les interstices possibles où pourraient se trouver les parasites. Il faudra ensuite brûler la litière.

À l’intérieur, le poulailler sera lavé avec du savon noir et rincé à grande eau, ou avec un nettoyeur haute pression, en insistant de nouveau dans tous les recoins possibles où pourraient encore se cacher des parasites ou des œufs. Enfin, les poux rouges ne résistant pas aux hautes températures, l’idéal est de passer l’intérieur du poulailler au nettoyeur vapeur ou à la flamme d’un chalumeau.

Les solutions dites « naturelles » représentent un espoir pour les éleveurs familiaux :

– Parmi ces solutions, la plus connu est la terre de diatomée. C’est une poudre blanchâtre ou grisâtre, abrasive, qui une fois répandue sur les perchoirs, la litière, dans les endroits de passage, rend le déplacement des acariens quasi-impossible : leur carapace est mécaniquement détruite. Attention, il faut porter des gants et un masque lorsqu’on traite le poulailler ! L’application de la terre de diatomée est à renouveler dès que la poudre a été dispersée par les poules.

– La cendre de bois semble produire le même effet abrasif sur la carapace des acariens ; elle n’est pas toxique pour les poules, et il faut la répandre une ou deux fois par semaine.

– L’utilisation de prédateurs naturels des poux rouges, que l’on introduit dans le poulailler, permet de contrôler la population de parasites (c’est la « lutte biologique »). Ils agissent essentiellement sur les jeunes stades du pou (larves et nymphes). Par ailleurs, ce traitement peut être utilisé en prévention, avant que le taux d’infestation ne soit trop important : il suffit de lâcher les prédateurs dans les zones à risques (perchoirs, nids, caillebotis), où les poules se reposent.

– Enfin, il existe un traitement interne naturel à mélanger dans l’alimentation des poules, qui possède une action répulsive sur les poux rouges. Ces derniers ne se nourrissent donc plus correctement, et leur développement est stoppé. Ce produit est très intéressant en prévention et peut aussi être associé aux prédateurs naturels pour lutter contre des infestations importantes de poux rouges.

– Un poulailler en plastique, dont le nettoyage est facile, n’offre pas aux poux rouges les conditions propices à leur installation : pas de recoin, pas de latte, de caillebottis…

En résumé : La lutte contre les poux rouges, couramment répandus dans les élevages familiaux ou industriels, requiert de la patience, de la méthode et de la rigueur. Les solutions naturelles (terre de diatomée, cendre de bois, lutte biologique) semblent les plus efficaces, tout en respectant mieux l’environnement.

En cas d’invasion de votre poulailler, demandez conseil à votre vétérinaire, il vous prescrira les traitements les plus adaptés pour vos poules et pour leur environnement.