Intoxication à la perméthrine

Intoxication à la perméthrine chez le chat

La perméthrine est une pyréthrine de synthèse (pyréthrinoïde) et fait aujourd’hui partie des deux premières causes d’intoxication chez le chat.
Sa dose toxique (DL 50) par voie orale est de 200 mg/kg. Par voie cutanée elle est de 50 à 100 mg/kg. Cette dose est atteinte chez un chat de 4,5 kg avec l’administration d’1 ml de spot-on concentré à 45% de perméthrine. A savoir qu’en France, des spots-on avec des concentrations semblables sont commercialisés pour les chiens et leur volume varie entre 0,5 et 8 mL.

 

Signes de l’intoxication

La perméthrine agit sur le système nerveux central et provoque donc des symptômes principalement nerveux. Pour donner une idée de son mode d’action on peut dire qu’elle épuise les cellules nerveuses et finit par provoquer leur mort.
La sensibilité accrue du chat serait due à une déficience en glucuronyl-transférase qui intervient dans la réaction de glucuronoconjugaison de la perméthrine. Ceci est encore discuté aujourd’hui, on évoque aussi une hypothèse génétique pour cette sensibilité accrue car tous les chats ne semblent pas avoir les mêmes seuils de sensibilité.

On peut donc observer chez un chat intoxiqué, dans les premières 24 heures, les signes cliniques suivants :
– hyperthermie
– mydriase
– hypersalivation
– démarche ébrieuse, incoordination motrice, ataxie
– hyperesthésie, trémulations musculaires
– convulsions.
– on note également des troubles digestifs : vomissements, diarrhée, anorexie…
– plus rarement des troubles cardio-vasculaires, cardio-respiratoires, une cécité temporaire

Des complications peuvent faire suite à ces symptômes si aucun traitement n’est mis en place. Si les convulsions ne sont pas maitrisées, les dommages sur le cerveau peuvent être irréversibles (œdème cérébral…).

Le décès survient quoi qu’il arrive dans 9 à 20% des cas. Le pronostic dépend de la prise en charge : si les trémulations et les convulsions sont rapidement maitrisées, il est plutôt favorable. La majorité des chats recevant un traitement efficace, retrouvent un état clinique normal en 24 à 72 heures, sans séquelles.

Dans tous les cas si vous observez ces symptômes chez un chat ou si vous vous rendez compte que votre chat a été en contact direct avec un produit à base de perméthrine, contactez sans attendre votre vétérinaire.

 

Prévention de l’intoxication

De nombreuses études ont montré que les intoxications par la perméthrine chez le chat sont dues à l’application d’un produit antiparasitaire normalement destiné au chien sur la peau.

Ces applications sont pour la plupart des erreurs car aujourd’hui une mention figure bien sur tous les antiparasitaires à base de perméthrine pour préciser qu’il ne faut pas utiliser ce produit chez le chat. Cette indication a été rendue obligatoire suite à la commission de pharmacovigilance de mars 2003.
Toutefois, il se peut que les pictogrammes soient peu visibles, parfois non accompagnés d’une indication en toutes lettres, ou le texte est parfois très succint (« Ne pas utiliser chez le chat ») sans insister sur le caractère toxique.

Sur certains packagings apparaissent les précisions : éloigner le chat du chien traité par ce produit pendant 6 à 12 heures, ou encore, laver le chat à l’eau tiède avec un détergent doux en cas d’application par erreur.

Il est aussi surprenant de constater que 6% propriétaires reconnaissent avoir appliqué l’antiparasitaire à base de perméthrine tout en connaissant le risque toxique qui existe chez le chat, en supposant que quelques gouttes ne feraient pas de mal…
Ce qui est plus alarmant est qu’il arrive qu’un produit destiné au chien soit conseillé pour un chat par un pharmacien ou un vendeur animalier, selon les propriétaires.
Conclusion : demandez toujours à votre vétérinaire ! Il est le spécialiste de tout ce qui concerne la santé et l’hygiène de votre animal.

Nous nous devons donc d’informer que certains antiparasitaires (même vendus en libre-service) peuvent contenir de la perméthrine et qu’il faut par conséquent toujours lire la composition des produits et leurs contre-indications.

 

Découvrez les dangers qui sont présents chez vous et qui peuvent être à l’origine d’intoxications pour votre animal sur le site internet de TVM lab : Empoisonnements et intoxications : le coupable peut se cacher chez vous !

 

Remarque sur les produits antiparasitaires pour l’habitat

Concernant les produits de traitement de l’environnement qui contiennent de la perméthrine, le problème n’est pas du tout le même car le produit est pulvérisé dans l’air et non directement appliqué sur le chat, les doses sont infimes et les risques d’intoxication dérisoires (aucune déclaration officielle de pharmacovigilence à ce jour) même si le chat se frotte contre les meubles d’une pièce traitée ou lèche le sol.
Il faut bien sûr respecter les conseils d’utilisation :
– ne pas faire le traitement en présence d’animaux (ni d’humains) donc quitter la maison avec ses animaux
– attendre le temps de la diffusion puis quelques heures, aérer pendant 3 heures
– attendre 12 heures au total avant de réintroduire un chat dans la zone traitée
– ne jamais traiter les paniers, les coussins, les tissus sur lesquels le chat dort avec ces produits

La vaporisation, dans l’environnement d’un chat de poids moyen, de la dose de perméthrine contenue dans les sprays, foggers, diffuseurs, aérosols pour traiter l’environnement (même si l’on met tout le contenu en une fois) n’est pas toxique pour lui, même s’il allait se frotter dans tous les endroits où le produit a été appliqué !

Ces produits antiparasitaires pour habitat sont des biocides qui sont donc désormais soumis à règlementation. De rares cas d’intoxications de chats avec ces produits existent, surtout dans des cas d’utilisation inapropriée (vaporisation du produit sur le coussin du chat par exemple).