La cancérologie vétérinaire

La cancérologie vétérinaire

La cancérologie vétérinaire est une discipline en constante progression, qui n’a désormais plus rien à envier à sa cousine humaine. Le suivi médical accru des animaux de compagnie, l’existence de moyens de diagnostic de plus en plus puissants et les traitements de plus en plus développés font que le diagnostic de cancer chez un chien ou chez un chat n’est plus inexorablement synonyme de décès à court terme.

Qu’est-ce qu’un cancer ?

Le cancer se caractérise par une prolifération cellulaire anormalement importante au sein d’un tissu. Le point de départ est une cellule qui a acquis la possibilité de se diviser indéfiniment en résistant aux systèmes de contrôle normaux de l’organisme. Au cours de la maladie, certaines cellules cancéreuses peuvent se disséminer dans l’organisme et atteindre d’autres organes (différent selon le type de la tumeur initiale) : on parle alors de métastases.

Le cancer peut être diffus (ex : leucémies), mais peut aussi se caractériser par la présence d’une tumeur maligne. Une tumeur désigne une masse, l’augmentation de volume d’un tissu. Attention : toute masse n’est pas forcément synonyme de cancer !

Parmi les facteurs de risque des cancers chez le chat et plus encore chez le chien, la prédisposition de certaines races est indéniable (ex : sarcome histiocytaire du bouvier bernois). Il existe d’autres facteurs favorisant les cancers : il peut s’agir de facteurs internes (mutation, vieillissement) ou externes (exposition à des cancérigènes, agents infectieux…). La plupart du temps néanmoins, l’origine du cancer ne sera pas possible à déterminer.

Le cancer de l’animal de compagnie en quelques chiffres

Le cancer est la 1ère cause de décès chez le chien de plus de 10 ans. C’est la 2ème cause chez le chat âgé (derrière l’insuffisance rénale).

Tous âges confondus, le cancer est la cause de décès de 27% des chiens et des chats. Chez l’animal de plus de 10 ans, ce chiffre monte à 45%. En France, environ 150000 chiens et chats meurent d’un cancer chaque année

Des études ont montré qu’un propriétaire d’animal de compagnie sur 3 a déjà eu un animal atteint d’un cancer.

Du côté des vétérinaires, une récente enquête a montré que la cancérologie était impliquée dans près de 10% des consultations.

Quand parler cancer ? Comment le diagnostiquer ?

Un cancer peut être suspecté par le vétérinaire au vu des symptômes rapportés par le propriétaire ou au cours d’un examen clinique, ou après avoir soigneusement recueilli l’ensemble des informations concernant l’animal.

Le diagnostic précis d’un cancer chez un chien, un chat ou un NAC nécessite de passer par une analyse histologique, qui peut être pratiquée à partir de cytoponctions, de biopsies ou suite à l’ablation chirurgicale de la masse le cas échéant.

Que ce soit préalablement, conjointement ou suite au diagnostic, certains examens complémentaires peuvent s’avérer nécessaires, comme par exemple un bilan sanguin, une radiographie, une échographie, un scanner, une IRM… Ces examens présentent entre autres un intérêt fondamental dans le bilan d’extension du cancer, c’est-à-dire qu’ils permettent d’avoir une vue d’ensemble de la dispersion du cancer dans l’organisme.

Ces étapes de diagnostic et de bilan d’extension sont très importantes, puisque ces éléments conditionneront le pronostic et les traitements envisageables.

Les traitements du cancer et le pronostic

Tout comme en  cancérologie humaine, la cancérologie vétérinaire dispose de 3 outils principaux pour lutter contre les tumeurs : la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie. D’autres traitements se développent désormais avec par exemple les thérapies ciblées ou l’immunothérapie.

Les médecines alternatives ne doivent pas être négligées dans la prise en charge de l’animal cancéreux. Qu’il s’agisse de l’acupuncture, l’ostéopathie, la phytothérapie, l’homéopathie… ces thérapies peuvent être utilisées en alternative (palliatif) ou en complément des thérapies conventionnelles que sont la chimio et/ou la radiothérapie. Ne négligez pas non plus la mycothérapie, désormais disponible en médecine vétérinaire, avec des résultats d’études probants.

Le pronostic est dépendant du type tumoral et de sa réponse aux traitements entrepris. Dans tous les cas, en cancérologie vétérinaire, l’objectif principal n’est pas uniquement de prolonger la vie : il s’agit surtout de la prolonger avec une qualité de vie optimale. Outre traiter simplement le cancer, la mission du vétérinaire est de prendre en charge l’animal cancéreux de façon globale.

Dans tous les cas, il est vivement conseillé de suivre les recommandations de votre vétérinaire ou du spécialiste vers lequel il vous a référé. Si vous êtes attirés par les thérapies alternatives, n’hésitez surtout pas à en parler avec le vétérinaire, afin d’éviter toute interaction délétère entre les différents traitements.