Les chiens peuvent souffrir de pancréatites (inflammation du pancréas) qui peuvent être aigües ou chroniques. Le diagnostic des pancréatites est difficile, il repose sur la confrontation entre les symptômes présentés par l’animal et les résultats de différents examens complémentaires. Les symptômes varient entre la forme aigüe et la forme chronique. Les traitements mis en place sont également différents lors de pancréatites aigües et chroniques.
Qu’est-ce qu’une pancréatite ?
Le pancréas est un organe ayant une fonction exocrine et endocrine :
- Exocrine : il sécrète des enzymes qui sont déversées et activées au niveau du tube digestive. Ces enzymes participent à la digestion des aliments.
- Endocrine : il sécrète deux hormones (insuline et glucagon) dans le sang qui participent à la régulation de la glycémie.
Une pancréatite correspond à une inflammation du pancréas. Elle est due à une activation précoce des enzymes pancréatiques. L’organe est alors littéralement « digéré » par ses propres enzymes. Les pancréatites peuvent aiguës ou chroniques mais la distinction entre les deux n’est pas toujours évidente.
Les pancréatites chroniques peuvent avoir des conséquences sur le fonctionnement du pancréas et sur la production des enzymes et des hormones : on peut observer l’apparition de diabète ou d’une insuffisance pancréatique exocrine lorsque plus de 80 à 90% du pancréas est détruit. Elles sont surtout rencontrées chez les chiens âgés de plus de 5 ans même si les chiens de tous âges peuvent être touchés.
Certains facteurs de risque sont connus chez le chien comme l’obésité, la prise de certains médicaments, des intolérances alimentaires, une hyperlipémie, etc…. Certaines races semblent prédisposés comme les chiens de race Cocker Anglais, Cavalier King Charles ou encore Schnauzer nain par exemple.
Quelles sont les symptômes rencontrés lors de pancréatites ?
Les symptômes rencontrés lors de pancréatites aigües sont peu spécifiques. La sévérité des symptômes est variable en fonction des individus. On peut rencontrer des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhée), un abattement, une perte d’appétit, une douleur abdominale, de la fièvre, une déshydratation, etc… Des complications sont possibles (insuffisance rénale aigüe, troubles de la coagulation, défaillances cardiaques et respiratoires…), celles-ci assombrissent le pronostic.
Lors de pancréatites chroniques, les symptômes sont souvent frustres : épisodes où l’animal présente un appétit difficile ou une baisse de forme par exemple.
Etant donné que les symptômes ne sont pas spécifiques, des examens complémentaires sont nécessaires pour établir un diagnostic. On peut notamment réaliser le dosage d’une enzyme produite par le pancréas appelée la lipase pancréatique canine (cPLi), une échographie abdominale, des analyses cytologiques ou histologiques, etc… Les résultats des différents examens complémentaires sont confrontés afin d’établir un diagnostic de pancréatite.
Quels sont les traitements nécessaires lors de pancréatites ?
Le traitement de la pancréatite aiguë varie en fonction des symptômes présentés par l’animal et de leur gravité. Il consiste en la mise en place de perfusions pour réhydrater l’animal, corriger les troubles hydro-électrolytiques et favoriser une bonne perfusion du pancréas. La douleur est contrôlée par des substances analgésiques. On lutte également contre les nausées et les vomissements par divers médicaments. Si un facteur de risque est identifié, des mesures sont mises en place (arrêt d’un médicament par exemple). Les éventuelles complications sont aussi prises en charge.
Il est recommandé de favoriser la prise alimentaire lorsque les vomissements de l’animal sont contrôlés. Une alimentation digestible et pauvre en graisses est généralement prescrite à l’animal.
Le pronostic dépend de la sévérité des symptômes, de la présence de complications, de la rapidité de mise en place des traitements, etc…
Le traitement de la pancréatite chronique dépend des symptômes présentés par l’animal mais aussi des complications (diabète, insuffisance pancréatique exocrine) : analgésiques si besoin, alimentation pauvre en graisse, etc…