Votre chien n'est pas un loup !

Votre chien n’est pas un loup !

Contrairement aux idées reçues, qui ont la dent dure, votre chien n’est pas un loup domestique, que ce soit d’un point de vue comportemental, physiologique ou d’un point de vue alimentaire… Découvrez pourquoi ! Et vous comprendrez comment apporter à votre chien ce dont il a réellement besoin d’un point de vue nutritionnel…

D’un point de vue phylogénétique et biologique

La première question est de savoir si le chien descend ou non du loup en termes d’origine génétique…  Les traits morphologiques de nos chiens domestiques présentent une diversité rencontrée chez aucune autre espèce domestique. Par ailleurs, les variations au sein de cette espèce sont plus importantes que celles existant entre les autres canidés qui lui ressemblent (chacal, loup, coyote).

Devant une telle variété, et probablement aussi parce que la sélection pour l’élevage a joué un rôle considérable, il semble difficile d’établir un lien de descendance simple et unique entre le loup et le chien. On pourrait par exemple supposer que les chiens nordiques comme le husky de Sibérie descendent du loup alors que d’autres races plus petites pourraient descendre du renard ou du chacal.

Si l’on regarde la dentition du chien et du loup, on s’aperçoit que pour certains critères morphologiques comme la longueur des crocs supérieurs, le chien est plus proche du chacal que du loup. En effet, la dentition d’un loup est très différente de celle d’un chien de poids comparable : les crocs d’un loup mesurent jusqu’à 4 cm et la force des muscles masséters de la mâchoire est très supérieure !

D’un point de vue éthologique ou comportemental

La domestication du chien est à l’origine de nombreuses différences avec le loup : le mode de vie de loup est très différent de celui du chien puisque le loup vit en meute alors que le chien vit au sein d’un groupe familial composé d’humains et éventuellement d’un ou plusieurs congénère(s).

En ce qui concerne l’activité du loup par rapport au chien, le premier passe du temps et de l’énergie à chasser, alors que le deuxième a la plupart du temps une activité modérée voire réduite si le chien vit dans la maison.

En conclusion : Vouloir agir comme si le chien était un loup domestique est un non-sens éthologique et phylogénétique. Il est alors absurde de vouloir considérer son chien comme un animal « sauvage » en ce qui concerne son alimentation !

D’un point de vue nutritionnel ou alimentaire

La domestication du chien est à l’origine de nombreuses différences avec le loup une fois encore : en effet le nombre de repas par jour est différent puisque le loup va faire un repas volumineux mais pas forcément tous les jours, alors que la gamelle du chien est remplie une voire plusieurs fois par jour.

Ensuite, les sources énergétiques sont différentes entre le loup et le chien ; ce dernier a développé, au contact de l’Homme, des capacités de digestion de l’amidon qui n’existent pas chez le loup.

Une étude s’est en effet intéressée à comparer les compositions des aliments entre le loup et le chien. Elle montre une différence en ce qui concerne les sources énergétiques. Ainsi, alors que le loup se nourrit de proies variées qui lui apportent 54% d’énergie protéique, 45% d’énergie lipidique et 1% d’énergie glucidique, le choix du chien domestique – dans des conditions expérimentales – se porte sur 30% de protéines, 63% de lipides (matières grasses) et 7% de glucides (amidon). Cela montre alors une attirance naturelle pour les lipides de la part du chien mais une quantité trop importante de lipides n’est pas recommandée chez les animaux sédentaires qui ont tendance à l’embonpoint.

A retenir : Le chien domestique n’est plus un carnivore strict, contrairement au chat. En effet, son système digestif, enzymatique et surtout son comportement ont évolué, tous ces changements sont inscrits dans ses gènes.

Si vous souhaitez donner une alimentation « plus naturelle » à votre chien, il est nécessaire d’équilibrer les rations BARF (voir notre fiche conseils : Préparer une ration BARF pour son animal) car la sédentarité et la stérilisation des chiens domestiques ont réduit les dépenses énergétiques, et donc augmenté le risque de surpoids.