Le Budgerigar

L’élevage à la main ou E.A.M

De nos jours, l’élevage d’oiseaux exotiques se développe de plus en plus. Dans le milieu de l’élevage de perruches et de perroquets, des nouvelles techniques sont apparues pour améliorer les résultats, notamment l’incubation artificielle et l’élevage à la main. L’élevage à la main consiste à nourrir un jeune oiseau à la place de ses parents, mais pas seulement… Ce type d’élevage nécessite des soins bien particuliers et d’importantes précautions : cela ne s’improvise pas !

 

Les techniques d’élevage à la main sont utiles dans plusieurs cas :

  • Pour le sauvetage de jeunes oisillons abandonnés par leurs parents.
  • Pour inciter les parents à refaire une nouvelle couvée : c’est particulièrement utile lorsque l’on souhaite faire reproduire des espèces rares ou menacées.
  • Pour apprivoiser le jeune oiseau en question, en effet les oisillons élevés à la main sont habitués à l’homme, n’en ont pas peur et deviennent facilement des oiseaux de compagnie.

Les oisillons élevés à la main peuvent l’être dès l’éclosion, ce qui est le cas des oisillons éclos en incubateur.
Ils peuvent aussi être élevés à la main lorsqu’ils sont abandonnés par leurs parents ou lorsque l’éleveur décide de les prélever au nid.
Certains éleveurs préfèrent prendre les jeunes à l’ouverture des yeux (vers 10 jours) pour qu’ils acceptent facilement d’être nourris, tandis que d’autres préfèrent les prendre lorsqu’ils commencent à être bien plumés (vers 3 semaines) car ils sont alors moins fragiles.

En effet un oisillon de psittacidés naît couvert d’un fin duvet avec les yeux fermés. Il est alors incapable de se débrouiller tout seul : il a besoin de ses parents pour le nourrir et lui tenir chaud.

 

L’environnement et les nourrissages

Un éleveur qui pratique l’élevage à la main devra donc être équipé d’une éleveuse permettant de garder les oisillons au chaud à température précise et de contrôler l’humidité de leur environnement.

Il doit de plus nourrir les oisillons, ce qui peut se faire à l’aide d’une cuillère, d’une seringue ou par sondage (technique pratiquée par certains éleveurs expérimentés).

La nourriture doit être à température fixe, suffisamment chaude pour que l’oisillon l’accepte et la digère bien et pas trop chaude pour ne pas le brûler.

Il existe des aliments spécifiquement conçus pour les jeunes psittacidés élevés à la main. Ces aliments se présentent sous forme de poudre à reconstituer avec de l’eau chaude. La consistance de la pâtée obtenue est très importante : elle doit être plus liquide au début et être épaissie au fur et à mesure que l’oisillon grandit.

 

La socialisation

Les perruches et perroquets sont des animaux particulièrement intelligents. Ils ont besoin d’être stimulés pendant leur plus jeune âge pour devenir des oiseaux « équilibrés ».

Si l’on souhaite les apprivoiser, il faudra en plus des nourrissages les manipuler régulièrement, leur parler, les caresser pour les habituer à l’homme.

Les mettre en contact avec des personnes différentes, avec des enfants (en prenant des précautions) et leur mettre des jouets ou des branches à ronger à disposition est fortement recommandé s’ils sont destinés à devenir des oiseaux de compagnie.

Dans tous les cas, la présence d’autres oiseaux autour d’eux est importante pour qu’ils soient socialisés avec leur propre espèce et qu’ils se rendent compte qu’ils sont des oiseaux.

Des oiseaux éclos en incubateur, élevés à la main seuls et uniquement nourris par l’éleveur sans aucune interaction par ailleurs ont de fortes chances de développer par la suite des troubles du comportement.

Au contraire des oiseaux qui ont été nourris par leurs parents les premiers temps, ceux qui sont élevés à la main en groupe et qui sont manipulés régulièrement par l’éleveur ont de meilleures chances d’être « bien dans leur tête d’oiseau ».

 

Le sevrage

Le sevrage correspond à la phase où le jeune oiseau apprend à se nourrir par lui-même.

Progressivement, il va commencer à manger quelques graines, pour finir par refuser la pâtée et se nourrir seul.
A ce moment là, il sera vraiment sevré.

L’âge du sevrage est variable selon les espèces et va de 6 semaines chez les perruches ondulées à plusieurs mois chez les grands aras et les cacatoès, le plus souvent les grandes perruches étant sevrées à 2 mois et les perroquets à 3 mois.

Le jeune oiseau devra être mis en contact avec diverses sortes de nourritures : graines, granulés, fruits et légumes, noix diverses et variées, afin de pouvoir varier son alimentation dans sa vie future.
En effet un oiseau sevré uniquement aux graines aura souvent du mal à accepter d’autres aliments par la suite, notamment les fruits et légumes qui lui apporteraient des vitamines essentielles.

Pendant cette phase, il va perdre jusqu’à 10% de son poids, c’est une phase délicate et elle doit être surveillée par un éleveur expérimenté.

L’avis de l’expert Lafeber sur l’alimentation de l’oiseau après le sevrage :

Les Nutri-berries Lafeber furent l’un des premiers aliments nutritionnellement équilibré et favorisant le foraging (comportement de recherche alimentaire) chez les oiseaux de compagnie.

Les Nutri-Berries associaient pour la première fois des graines décortiquées et un complément en acide aminés, vitamines et minéraux. Cette nouvelle stratégie alimentaire utilise des céréales entières, organisées sous une forme sphérique tout en apportant les ingrédients supplémentaires nécessaires à l’équilibre de la ration.

La taille et la forme des Nutri-Berries est ainsi très semblable à ce que les perroquets consomment dans la nature. Leur forme stimule les oiseaux à utiliser leur comportement de recherche alimentaire naturel. Les Nutri-Berries sont souvent tenues à une patte par les espèces de perroquets les plus grandes, leur permettant ainsi d’imiter leur comportement alimentaire naturel caractérisé par l’extraction d’éléments spécifiques à partir d’objets plus grands.

 

Attention, des éleveurs malhonnêtes proposent des jeunes oiseaux non sevrés à la vente en prétextant qu’ils seront plus apprivoisés si leur nouveau propriétaire les nourrit : c’est totalement faux !
En effet au sevrage l’oisillon se détache de la personne qui le nourrit comme il se serait détaché de ses parents, mieux vaut donc l’adopter après sevrage.
De plus l’élevage à la main ne s’improvise pas et de trop nombreux jeunes perroquets meurent dans les mains de propriétaires inexpérimentés.

 

Les dangers de l’élevage à la main

Comme nous l’avons évoqué précédemment élever un jeune oiseau à la main ne s’improvise pas.

Si l’on ne garde pas l’oisillon suffisamment au chaud ou si on donne de la pâtée trop épaisse ou trop froide, la digestion de l’oisillon sera ralentie. Dans les cas les plus graves, le transit digestif est totalement bloqué et la pâtée reste dans le jabot. On parle alors de stase du jabot.
La fermentation de la nourriture bloquée et l’absence d’apport d’énergie causent alors la mort de l’oisillon si rien n’est fait.
Mieux vaut prévenir que guérir, mais si vous avez un doute, consultez un vétérinaire au plus vite.

La technique de nourrissage ne s’improvise pas non plus. On a ainsi vu des jeunes Aras avaler la cuillère avec laquelle ils étaient nourris, ce qui nécessite une consultation d’urgence chez un vétérinaire là encore.

Lorsqu’on décide de pratiquer l’élevage à la main, il faut donc bien y réfléchir, bien s’équiper et dans l’idéal, rencontrer un éleveur pratiquant l’élevage à la main depuis longtemps auprès duquel vous pourrez apprendre la technique de nourrissage.

Il ne faut surtout pas se lancer à la légère, faire de l’élevage à la main c’est prendre la responsabilité de la vie d’un oisillon qui n’a rien demandé  à personne!

Les alternatives

L’adoption est une alternative possible. On peut ainsi placer des œufs ou des jeunes abandonnés sous une autre femelle entrain de couver.

Il faut cependant avoir un autre couple d’une espèce suffisamment proche au même stade de reproduction et il faut bien les surveiller une fois que les jeunes ont été transférés au cas où ils ne soient pas acceptés.

Pour apprivoiser les jeunes perruches et perroquets, plutôt que de les enlever à leurs parents, il est aussi possible de les manipuler régulièrement pour les apprivoiser au nid. Cette technique se base sur l’hypothèse que c’est le fait de manipuler l’oisillon et non de le nourrir qui l’apprivoise.
Mieux vaut que le couple soit assez calme et habitué à la surveillance du nid pour qu’il n’abandonne pas les petits ou qu’il ne les blesse pas.
Avant de manipuler les jeunes, il faut faire sortir les parents du nid. Puis avec des mains chaudes et propres prendre les petits en main en leur parlant et en les caressant, au début quelques minutes par jour, puis de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps à mesure qu’ils grandissent et que leur plumage se forme.

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