chat cystite

La cystite idiopathique chez le chat

Les cystites chez le chat constituent un motif fréquent de consultation chez le vétérinaire. Il s’agit d’une inflammation de la vessie, douloureuse, à prendre en charge rapidement. Les symptômes sont facilement reconnaissables, le diagnostic doit rechercher la cause et si celle-ci ne peut pas être mise en évidence, on parle alors de cystite idiopathique. Le traitement est nécessaire car les récidives sont quasi-systématiques…

 

Maladie du bas appareil urinaire félin : les causes

On regroupe sous le terme maladie du bas appareil urinaire félin (MBAUF) toutes les affections qui touchent la vessie et/ou l’urètre chez le chat. Ces affections peuvent avoir diverses origines :

– urolithiases (calculs urinaires) qui peuvent aller jusqu’à obstruer l’urètre (voir notre fiche sur les calculs urinaires)

– bouchons urétraux

– traumatismes

– malformations anatomiques

– infection du tractus urinaire par des bactéries, des parasites, des champignons…

– troubles nerveux de la miction (hypertonie urétrale, hypotonie/atonie vésicale, etc…)

– troubles comportementaux

– affection idiopathique

 

Une étude* a montré que dans plus de 60% des cas la démarche diagnostique ne permet pas de déterminer la cause de la cystite chez le chat, on parle dans ce cas de cystite idiopathique.

* Buffington et coll., 1997

L’ensemble des études menées chez le chat montrent que les infections du tractus urinaires sont très rares : moins de 2% des cystites chez le chat sont dues à des bactéries (contre 20% chez le chien).

 

La cystite idiopathique : signes et diagnostic

Les signes d’appel d’une cystite sont facilement reconnaissables :

– périurie (malpropreté urinaire)

– hématurie (les urines peuvent être teintées de sang donc rosées)

– pollakiurie (le chat se met très souvent en position pour uriner et peut miauler pour manifester sa douleur)

– léchage exacerbé de la zone périnéale

Les chats les plus touchés sont de jeunes adultes, mâles, castrés, vivant en appartement, mais cette affection peut toucher tous les chats quel que soit l’âge ou le sexe.
Les races aux poils longs semblent présenter un risque d’atteinte plus important.

Attention à l’analyse d’urine : elle peut mettre en évidence la présence de cristaux dans les urines, mais il ne faut pas pour autant écarter la cystite idiopathique. En effet les cristaux peuvent être présent dans la vessie sans provoquer de cystite. Une prise en charge globale est donc nécessaire.

 

Traitement

En plus de l’analgésie (prise en charge de la douleur) et des mesures hygiéniques classiques (favoriser la prise de boisson, donner une alimentation adaptée à la prévention des calculs urinaires ou à leur dissolution si une cristallurie est mise en évidence), le traitement de la cystite idiopathique passe par un aménagement de l’environnement du chat afin de réduire son stress :

– 1 caisse à litière, 1 gamelle de nourriture et 1 gamelle d’eau par chat + 1 supplémentaire. C’est à dire que s’il y a 2 chats dans le foyer, il faut 3 caisses à litières, 3 gamelles de nourriture et 3 gamelles d’eau.
Ces éléments doivent être placés dans des endroits calmes et de manière à ce que le chat puisse y accéder sans être dérangé.

– résoudre les problèmes de cohabitation entre les chats s’il y en a : l’anxiété de cohabitation est très fréquente et génératrice d’anxiété importante.

– enrichir au maximum le territoire du chat vivant en appartement : des lieux de cachette, des postes d’observation en hauteur, devant les fenêtres (tablettes, arbres à chat à escalader), etc…

– consacrer du temps au chat pour jouer avec lui, le caresser, au moins 10 minutes par jour, plusieurs fois si possible.

Certains cas peuvent nécessiter la prescription de médicaments afin d’aider le chat à se détendre et de renforcer la thérapie comportementale.