Dobermann qui court et saute

La rupture des ligaments croisés chez le chien

Les ligaments croisés sont des structures qui maintiennent en contact le fémur et le tibia au centre du genou. Ils stabilisent donc l’articulation du genou. Ils sont au nombre de deux : le ligament croisé antérieur et le ligament croisé postérieur.

Pourquoi et comment les ligaments se « cassent-ils » ?

La stabilité de l’articulation du genou est essentiellement due aux ligaments croisés. Or le genou est une articulation qui est soumise à des contraintes mécaniques importantes et ce d’autant plus que le chien est lourd.

La rupture du ligament croisé antérieur est fréquente. Elle s’observe surtout chez les grands chiens, les chiens fougueux ainsi que chez les chiens obèses et peu musclés.

La rupture du ligament croisé postérieur est beaucoup plus rare et elle est consécutive à un traumatisme important.

 

Quels sont les symptômes ?

  • Aussitôt après la rupture : le chien boite beaucoup, quelques fois, il ne pose même plus sa patte à terre (on dit qu’il y a suppression d’appui).
  • Si on ne montre pas le chien à un vétérinaire, la douleur s’estompe pendant quelques semaines puis elle réapparaît à cause de l’arthrose qui s’est développée dans l’articulation entre-temps.
  • Chez le vétérinaire, la rupture du ligament est confirmée par la mise en évidence du « signe du tiroir » qui nécessite parfois une anesthésie pour être mis en évidence chez les chiens très musclés. En effet, on mobilise l’articulation et si le tibia avance trop par rapport au fémur (glisse comme un tiroir), la rupture est bien présente.

 

Comment les réparer ?

Le traitement de la rupture des ligaments est chirurgical (le traitement conservateur n’est pas efficace ni conseillé). Il existe plusieurs possibilités de traitement chirurgical. La chirurgie consiste à remplacer ou à fortifier les ligaments croisés de diverses manières :

  • La stabilisation intra-capsulaire qui a pour objectif de remplacer la fonction du ligament croisé crânial par une autogreffe ou une prothèse synthétique (technique utilisée chez l’homme) n’est pas indiquée chez le chien. Les spécialistes en orthopédie ne la recommandent pas.
  • La stabilisation extra-capsulaire (c’est-à-dire en dehors de la capsule articulaire) se fait par des sutures très solides à l’extérieur de l’articulation qui vont stabiliser le genou jusqu’à ce qu’une fibrose se développe et stabilise l’articulation définitivement.
  • L’ostéotomie de nivellement du plateau tibial (TPLO) a de meilleurs résultats que les autres techniques sur les grands chiens très actifs. Le principe de cette chirurgie consiste à faire une coupe dans le tibia (ostéotomie) qui annule la pente du plateau tibial et donc le besoin d’un ligament pour maintenir le tibia avec le fémur.
  • L’avancement ou transposition de la tubérosite tibiale (TTA) est une technique plus récente, en pleine évolution, qui nécessite également une ostéotomie et qui semble avoir des résultats similaires à la TPLO.

 

Après l’opération

Le taux de succès de la « réparation » dépend de plusieurs facteurs : du type de chirurgie bien sûr, mais aussi et surtout de la période post-opératoire et du chien en particulier qui doit être calme et ne pas forcer sur l’articulation pendant la cicatrisation. Pendant au moins un mois, le chien ne doit pas faire d’exercice physique. Les sorties doivent se faire en laisse, uniquement pour les besoins. Un contrôle régulier par le vétérinaire qui a opéré doit être fait et ses consignes doivent être suivies à la lettre.

Par ailleurs, il faut veiller à faire maigrir le chien s’il est obèse afin que l’articulation ne subisse pas un poids trop élevé. Il faut aussi savoir que chez les animaux obèses, la rupture du ligament croisé de l’autre patte est fréquente si l’animal ne perd pas de poids.