Leishmaniose chez le chien

La leishmaniose du chien

La leishmaniose est une maladie transmise par les phlébotomes, elle sévit principalement sur le large pourtour méditerranéen. Que vous viviez dans une région concernée par la maladie ou que vous soyez susceptible d’y séjourner avec votre chien, même pour quelques jours, il est indispensable que vous connaissiez cette maladie grave, le mode de contamination et surtout les mesures préventives à mettre en place.

Définition et transmission de la maladie

La leishmaniose est une zoonose, c’est à dire qu’elle est commune au chien et à l’homme.

Chez l’homme, cette maladie n’atteint généralement que les personnes immunodéprimées ou les enfants. Les manifestations de la maladies sont très variées. La maladie est également transmise à l’homme lors de piqûre par les phlébotomes. De rares cas de transmission chien-homme ont été soupçonnés, mais non confirmées.

Zone à risque phlébotome leishmaniose

La leishmaniose est une maladie chronique due à un parasite, un protozoaire : la leishmanie. Il s’agit d’un organisme microscopique qui se reproduit dans certaines cellules de l’organisme. Cette maladie est très répandue dans différentes régions du Monde. En Europe, elle concerne principalement le Bassin Méditerranéen. En France, la région méditerranéenne, la région du Sud-Est ainsi que certains départements de la région Rhône-Alpes sont concernés.

Cette maladie est en effet transmise par la piqûre d’un moucheron bien particulier, le phlébotome, qui ne vit que dans certaines régions du globe. L’aire de répartition de la maladie dépend donc directement de l’aire de répartition de ce moucheron. En France, la zone d’activité des phlébotomes tend à s’agrandir et à remonter la vallée du Rhône et quelques cas sporadiques ont été diagnostiqués dans le Sud-Ouest de la France.

Quels sont les signes de la maladie ?

Tous les chiens piqués par le moucheron ne développent heureusement pas la maladie ! Certains chiens sont prédisposés et alors que certaines races ou certains individus autochtones sont naturellement protégés contre la maladie (ils hébergent le parasite sans être malades). Il a été récemment montré que tout semble reposer sur un équilibre par rapport à la nature de la réponse immunitaire.

L’infection systémique = « état de sensibilité »

Cet état se caractérise par une immunité dite humorale, c’est à dire la production en forte quantité d’anticorps synthétisés par les lymphocytes Th2. Ces anticorps ne sont pas efficaces contres les leishmanies mais produisent en plus, dans ce contexte, des complexes immuns qui vont provoquer une défaillance de certains organes. Lors des analyses, il y aura des titres élevés en anticorps et une charge parasitaire importante.

La maladie « échappe » au système immunitaire. Le protozoaire parasite les cellules de différents organes. Il va être à l’origine de dommages multiples dans ces différents organes (foie, peau , rate, ganglion, rein) et provoquer une forte mortalité.

De ce fait, les symptômes de cette maladie dépendent de la localisation du parasite dans l’organisme du chien. Ils peuvent apparaître simultanément ou séparément, ce qui rend le diagnostic d’autant plus difficile.

Les principaux symptômes essentiels de cette maladie sont les suivants :

  • Un amaigrissement progressif du chien. La fonte des muscle masticateur lui donne un air de « vieux chien ».
  • Des problèmes cutanées : les lésions de la peau et des muqueuses sont généralement des lésions ulcératives (formant des « cratères » dans la peau) en particulier au niveau du nez, des oreilles, des coussinets. La peau présente souvent des pellicules en grand nombre (dermatite sèche) mais sans démangeaisons. Le chien malade peut également perdre ses poils. La lésion provoquée par la piqûre du phlébotome qui a transmis les leishmanies forme une zone rouge appelée « chancre d’inoculation ».
  • Des saignements de nez plus ou moins fréquents et souvent impressionnants.
  • Des ongles anormalement longs.
  • Des ganglions volumineux, une taille augmentée du foie et de la rate.

D’autres symptômes sont plus occasionnels comme :

  • Fièvre (pas toujours présente) et atteinte neurologique
  • Une atteinte des yeux : les parasites peuvent également entraîner une inflammation des structures de l’œil (kétaro-conjonctivite, uvéite). Elle se manifeste par un œil rouge, larmoyant, douloureux, avec des écoulements.
  • Une atteinte rénale, qui peut être très grave et souvent irréversible. Elle se manifeste par une augmentation de la prise de boisson et par conséquent le chien urine plus et plus souvent.
  • Une atteinte des articulation peut donner lieu à des boiteries.

L’infection contrôlée = « état de résistance »

Dans ce cas, la dissémination du parasite est très limitée. En effet, la réponse immunitaire passe par l’activation des lymphocytes Th1 qui vont produire massivement une substance (l’interféron gamma) qui empêche la dissémination des leishmanies depuis le ganglion. L’expression clinique est réduite puisqu’il y a peu d’anticorps produits. Lors des analyses, il y aura des titres faibles en anticorps et une charge parasitaire peu importante.

L’animal peut présenter une légère baisse de forme et d’appétit, quelques lésions dermatologiques mais pas d’adénomégalie (= augmentation de la taille des ganglions).

Les états intermédiaires

En effet, un « état de résistance » à réponse lymphocytaire T1 peut évoluer vers un « état de sensibilité » à réponse lymphocytaire T2 ou se trouver en équilibre entre les deux.

Les facteurs mis en évidence pour le moment pour le passage de l’un vers l’autre sont une infection concomitante, une pression parasitaire élevée ou une immunodépression.

Selon à quel stade intermédiaire de la maladie se trouve l’animal, les symptômes seront plus ou moins marqués.

Que faire si un chien a la leishmaniose ?

Le vétérinaire va suspecter la leishmaniose lors de la présence de plusieurs symptômes essentiels et à condition que le chien vive ou ait séjourné dans les régions à risque. Ce diagnostic est parfois difficile car les signes de la maladie sont très variés et parfois discrets.

Plusieurs examens sanguins (sérologie, électrophorèse des protéines) permettent de confirmer le diagnostic. Dans certains cas complexes, des analyses de la peau (calques, biopsies), de moelle osseuse ou des ganglions permettent de mettre en évidence le parasite.

Le pronostic est toujours réservé car le traitement est long, pas toujours bien supporté par le chien et pas toujours efficace. Le traitement permet de faire disparaître les symptômes mais ne détruit pas tous les parasites présents dans l’organisme du chien. Les rechutes sont donc possibles.

Si le chien malade présente une atteinte rénale, le pronostic est mauvais car les lésions rénales sont irréversibles.

Il existe un traitement spécifique pour cette maladie (sous forme d’injections et de comprimés). La durée et la fréquence du traitement est variable d’un chien à l’autre. Il dure souvent très longtemps (12 mois minimum et parfois à vie). Ce traitement est parfois mal supporté par le chien et doit alors être interrompu.

Le chien doit être suivi régulièrement par le vétérinaire traitant car les récidives sont fréquentes.

Comment protéger votre chien de cette maladie ?

Si vous vivez dans une région où la maladie sévit ou si vous devez y séjourner, il est important de garder votre chien enfermé au crépuscule. En effet, les insectes qui transmettent la maladie (les phlébotomes) sont actifs à la tombée de la nuit, surtout pendant la saison chaude. Cette précaution limite les risques de piqûres.

La lutte contre les moustiques par des bombes ou des diffuseurs, ainsi que l’utilisation de moustiquaires permet également de les éviter.

Même si le risque de piqûre n’est pas totalement supprimé, il est possible et conseillé d’utiliser un antiparasitaire efficace pour repousser les phlébotomes, pour les chiens qui vivent ou séjournent dans les régions à risque.

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Enfin, un vaccin réduisant le risque de maladie est disponible depuis fin 2011, il concerne les chiens de plus de 6 mois et peut se pratiquer suivant un protocole précis (un test de dépistage, 3 injections de primo vaccination suivies d’injections de rappels annuels : votre vétérinaire pourra vous expliquer les modalités précises et vous conseiller).

En conclusion, la leishmaniose reste une maladie répandue dans le sud de la France. Elle se présente sous des formes très variées et pas forcément alarmantes au début. L’équilibre entre les différents types de réponses immunitaires est instable et l’animal peut tomber dans un « état de sensibilité » dont les conséquence peuvent être graves.

Un diagnostic précoce et un bon suivi thérapeutique est nécessaire pour augmenter les chances de guérison.

Bien que la prévention reste difficile dans les zones à risque en période d’activité des moucherons, ce moyen de lutte doit réellement être pris au sérieux, compte-tenu de la gravité que peut revêtir la maladie. Une protection efficace contre les vecteurs de la maladie, associée à une vaccination sont à envisager suivant le niveau de risque et les conseils du vétérinaire.