Chien qui grogne

La rage chez le chien

Maladie transmissible à l’homme et toujours mortelle, la rage fait peur même si elle est éradiquée de France depuis un bon nombre d’années. Le chien reste pourtant une espèce montrée du doigt suite à plusieurs importations de chiens atteints de rage.

La rage est une maladie causée par un virus présent partout dans le monde (sauf sur le continent océanique). En France, elle reste rare mais le risque existe toujours.

Le mode de transmission

Le virus est fortement concentré dans la salive des animaux porteurs. La transmission de la maladie se fait principalement par morsure d’un animal porteur du virus, et cela même avant qu’il n’ait des symptômes de la maladie. C’est la raison pour laquelle toute morsure doit être prise au sérieux, même si l’animal est apparemment sain.

 

Les symptômes de la rage

Après la morsure, le virus migre dans le cerveau avant de rejoindre les glandes salivaires.
Cette migration, appelée incubation, est de durée très variable, selon l’espèce, le lieu de morsure, la souche de virus et parfois très longue (de un mois à plusieurs années). Chez le chien, elle est en moyenne assez courte, de 15 à 60 jours, mais il y a toujours des exceptions.
C’est dans le cerveau que le virus se reproduit et fait des dégâts.
Les symptômes de la rage sont donc principalement nerveux : changements de comportement (agressivité, peur), problèmes de déglutition, voix modifiée, salivation, paralysies, démangeaisons. Mais de nombreux symptômes très variés sont possibles.

Il n’y a pas de traitement efficace : la mort est irrémédiable et survient en 4 à 5 jours après les premiers symptômes chez le chien.

 

Le diagnostic de la rage

Il repose sur l’évolution des symptômes nerveux. C’est pourquoi il est interdit d’euthanasier un chien qui a mordu un être humain avant un délai de quinze jours. Le garder en observation est le seul moyen de savoir s’il était vraiment malade ou s’il a pu transmettre la maladie.
Le diagnostic définitif devra être toutefois confirmé dans tous les cas par examen microscopique de coupes du cerveau et par inoculation à des cellules en culture dans des laboratoires habilités.

Que faire si vous êtes en contact avec des animaux sauvages ?

Evitez le contact avec tout animal inconnu, en particulier dans les pays à risque.
Après une morsure par un animal (sauvage ou domestique), lavez la plaie longuement (au moins 5 minutes) avec de l’eau savonneuse. Un médecin d’un institut spécialisé pourra mettre en œuvre un sérum anti-rabique si nécessaire.
Chez l’homme, la vaccination est fortement conseillée pour les populations à risques (vétérinaires, techniciens de laboratoires spécialisés, garde chasse).

La prévention pour le chien

La vaccination reste le moyen le plus sûr de prévenir la maladie chez le chien et d’en limiter l’extension. On peut la pratiquer dès l’âge de trois mois.

Il faut aussi savoir que des campagnes de vaccination orale des renards ont été effectuées en France (lâchers d’appâts par hélicoptère), ce qui a fortement contribué à faire régresser la rage dans ces populations.

 

La législation de la rage

La gravité de la maladie et sa transmission possible à l’homme ont conduit à des mesures strictes.
La vaccination et l’identification sont obligatoires :

  • Pour se rendre à l’étranger
  • Pour l’introduction ou la réintroduction en France de tout carnivore domestique
  • Dans certains autres cas : animaux soumis à la loi sur les chiens dangereux.

La France étant indemne de rage, l’obligation de vaccination antirabique des lévriers engagés dans les courses publiques et des carnivores domestiques dans les campings, centres de vacances, exposition ou tout lieu de rassemblement est supprimée. De plus, il n’est plus nécessaire de vacciner contre la rage les chiens et chats voyageant en Corse, en départements d’Outre-Mer (Réunion, Martinique, Guadeloupe) hormis la Guyane. Pour les pensions et chenils, il faut s’adresser directement au professionnel.

On ne peut légalement vacciner que les animaux de plus de trois mois.
A l’issue de la première vaccination, un délai pour la validité de cette vaccination est nécessaire, il est de 21 jours après l’injection. Le premier rappel se fait un an après la primo-vaccination. Les rappels ultérieurs peuvent être espacés (jusqu’à 3 ans), cela dépend des vaccins. En cas d’oubli du rappel, le protocole devra être repris depuis le début (vaccination valable 21 jours après).

La vaccination antirabique est noté sur le passeport de l’animal. Le passeport est à la fois le support de l’identification de votre animal et de ses vaccins.

 

Les animaux mordeurs

Tout animal ayant mordu ou griffé une personne doit être mis sous surveillance « chien mordeur ».
Cette surveillance a pour but d’éviter le développement de la maladie chez la personne mordue en s’assurant que l’animal ne présente pas de symptômes de rage dans les quinze jours suivant la morsure.

  • Elle s’effectue chez un vétérinaire, à la diligence et aux frais du propriétaire du chien ou de son détenteur. Si l’animal ne possède pas de propriétaire, c’est la mairie qui le prend en charge par l’intermédiaire d’une fourrière.
  • Elle consiste en trois visites chez le vétérinaire : la première au plus tôt après la morsure (moins de 24 heures), la seconde et la troisième respectivement 7 jours et 15 jours après.

La présentation chez un vétérinaire d’un chien mordeur est une obligation légale qui met en jeu la responsabilité pénale du propriétaire (amendes et peines de prison). Le propriétaire est tenu de présenter son animal aux rendez-vous fixés et de déclarer au plus vite, la disparition des signes de maladie (ou la mort de l’animal le cas échéant), au vétérinaire et aux autorités publiques (services de police, mairie). Il ne peut se séparer de son animal sans l’autorisation du directeur départemental des services vétérinaires.

A la suite de chaque visite, le vétérinaire remet au propriétaire un certificat en trois exemplaires, attestant qu’il ne constate pas de symptômes de rage :

  • Un certificat pour la personne mordue ou propriétaire de l’animal mordu.
  • Un pour lui-même.
  • Un pour les services de police.

Le vétérinaire garde aussi un exemplaire pour lui et en fait parvenir un à la Direction Départementale de la cohésion sociale et de la Protection des Populations (DDcsPP).

A l’issue des visites:

  • Si l’animal est en vie et ne présente pas de symptômes, il y a impossibilité qu’il ait transmis la maladie suite à la morsure. La procédure est alors terminée (et la personne mordue peut être rassurée !).
  • Si l’animal meurt ou présente des symptômes compatibles avec la rage durant les deux semaines, le médecin du centre anti-rabique pourra prendre la décision de faire un sérum anti-rabique au patient mordu.
  • Si l’animal meurt effectivement, il sera autopsié et des prélèvements seront envoyés au laboratoire afin d’avoir un diagnostic de certitude.

Conclusion

La rage est une maladie ancienne très connue, car elle peut toucher l’homme, et il n’existe aucun traitement.
Elle a sévi pendant des siècles en Europe et est toujours présente de nos jours dans certains pays (notamment en Afrique et en Asie), où des centaines de personnes meurent de la rage chaque année.
Depuis la découverte de la vaccination, et suite aux campagnes de vaccination des animaux de compagnie et des renards, la rage a disparu du territoire français.
Elle reste cependant encore une menace avec l’augmentation du nombre d’animaux qui voyagent en pays à risque. C’est pourquoi nous vous conseillons vivement de vacciner votre chien contre la rage même si vous ne voyagez pas à l’étranger avec votre animal.