Le fibrosarcome du chat

Vous venez d’apprendre que votre chat présentait un fibrosarcome ou est suspecté d’en souffrir. Vous le savez sans doute, l’origine de ces tumeurs fait débat. Vous trouverez ici quelques informations sur les traitements à envisager si votre chat présentait une telle tumeur.

Qu’est-ce qu’un fibrosarcome ?

Le fibrosarcome est une tumeur sous-cutanée maligne. Elle est souvent localisée entre les omoplates et se présente sous forme d’une grosseur de taille variable.
Il existe plusieurs facteurs qui peuvent prédisposer à l’apparition de cette tumeur.

La presse a beaucoup parlé des vaccins et de leurs effets. En réalité, aucune relation de causalité entre les vaccins et l’apparition d’un fibrosarcome n’a pu être scientifiquement prouvée.

Mais d’autres facteurs semblent entrer en compte bien que la démonstration ne soit pas encore terminée :

  • le traumatisme de l’injection
  • une sensibilité individuelle spécifique de certains chats prédisposés génétiquement au développement d’un fibrosarcome
  • la nature des produits injectés semblerait avoir une influence

Quel traitement ?

Avant toute chose on peut réaliser une cytoponction de la masse pour analyse cytologique, afin d’orienter le diagnostic et il est aussi possible de réaliser un scanner pour connaître l’extension de la tumeur : à quoi est elle adhérente, jusqu’où s’étend-elle ?

Pour traiter, il faut ôter la grosseur afin de l’analyser et de connaître sa nature exacte. Malheureusement, même si la tumeur a été enlevée, elle récidive souvent, car il est difficile pour le chirurgien de retirer tout le tissu « malade » (cancéreux) et les cellules restantes finissent par se re-multiplier et reformer une masse au même endroit.
En revanche, cette tumeur ne métastase qu’exceptionnellement (elle n’envahit pas les autres organes).

Pour éviter ce problème de récidive lorsque la tumeur a été retirée une première fois et que le diagnostic a été posé après analyse, on peut adjoindre comme traitement une radiothérapie.

Ce traitement consiste en la pose d’un fil en Iridium à l’endroit où était localisée cette boule et on le retire quelques jours après.
La radioactivité de ce fil va détruire les cellules cancéreuses restantes, évitant ainsi les récidives. Ce traitement n’est pas toxique car les rayonnements radioactifs sont localisés à la zone « malade » et ne diffusent que localement.

La réussite de ce traitement est variable (entre 60 et 70%). Il n’y a pas d’effet secondaire à la radiothérapie comme chez l’homme. La seule conséquence est une décoloration des poils (ils deviennent blancs) à l’endroit où le fil était posé.
Ce traitement n’est pas fait partout en France.

Il est aussi possible dans certains cas d’envisager une chimiothérapie (médicaments qui vont agir chimiquement sur les cellules cancéreuses à distance) ou une immunothérapie.

Quelle prévention ?

Pour éviter au maximum ce type de cancer, lors de toute injection (vaccinale ou d’un médicament) :

  • il est important de toujours changer d’aiguille entre la ponction du flacon et celle de la peau
  • il est aussi conseillé de changer de zone d’injection entre les différentes piqures

Pour ce qui est des vaccins, il semble que ceux contre la rage et la leucose puissent être à risque, bien que cela ne soit pas scientifiquement démontré.

Par contre, il n’y a pas de danger pour les vaccins du typhus ou du coryza : ils n’ont pas été démontrés comme ayant des propriétés oncogènes (inductrices d’apparition de tumeurs).

Faut-il continuer à vacciner ?

Sachez que, pour un chat qui ne sort pas du tout et qui n’a pas de contact avec d’autres chats, les vaccins du typhus et du coryza sont indispensables car ces maladies mortelles peuvent se transmettre par les voies aériennes (par la fenêtre) ou vous pouvez ramener ces agents sous vos semelles.

En revanche, le vaccin contre la leucose n’est pas obligatoire car cette maladie s’attrape principalement par contact direct entre chats.
Pour un chat qui sort beaucoup et qui a de nombreux contacts avec d’autres chats, le mieux est de continuer à le vacciner contre le typhus, le coryza ainsi que la leucose car il y a tout de même plus de risques qu’il attrape ces maladies, plutôt qu’il souffre d’un éventuel fibrosarcome.

En conclusion, nous vous conseillons de continuer à vacciner votre chat, en veillant à adapter le protocole vaccinal à son mode de vie. Votre vétérinaire pourra vous informer précisément à ce sujet.